Le PJD tient un congrès extraordinaire fin mai pour allonger le mandat de son actuelle direction. L’Istiqlal a voté le 9 mai le report de la tenue de son congrès. Le RNI en a fait de même. Après leur mandat à la tête de leurs formations, et conformément à leurs statuts respectifs, les chefs de ces partis étaient censés passer le flambeau ou se représenter pour briguer un nouveau mandat.
Selon les statuts du PJD (Parti justice et développement), le congrès national accorde un mandat de quatre ans aux instances du parti. Tenu en juillet 2012, le mandat d’Abdelilah Benkirane arrive à terme. Le PJD a donc décidé de tenir un congrès extraordinaire le 28 et 29 mai prochain afin d’amender ses statuts. Objectif: allonger au maximum d’un an le mandat des actuelles instances. «C’est difficile de tenir un congrès lors d’une année électorale. Après consultation avec les instances du parti, nous avons décidé d’organiser un congrès extraordinaire afin de prolonger le mandat de l’actuelle direction», nous déclare Slimane El Amrani, directeur général du parti de la lampe. «Entre le début du travail et la tenu du congrès, il nous faut généralement dans les six mois afin de tout boucler. On ne peut pas se permettre cela», ajoute-t-il.
D’un autre côté, le PJD, qui ne cache pas son ambition d’arriver en tête du prochain scrutin, veut laisser Abdelilah Benkirane aux commandes afin qu’il soit reconduit chef du gouvernement. Si rien dans la Constitution n’énonce que c’est le secrétaire général du parti arrivé en tête qui doit être nommé chef du gouvernement, cette position au sein de sa formation lui donne plus de légitimité.
la COP22 ? Vraiment ?
La coïncidence avec les élections est également l’argument de l’Istiqlal qui a, lui aussi, voté le 9 mai lors de la tenue d’une réunion de son conseil national la prolongation du mandat de Hamid Chabat. Le chef de file de l’Istiqlal a été élu, lui et sa direction, en septembre 2012. Théoriquement, le congrès devait se tenir le même mois en 2016, soit juste un mois avant le scrutin. «La prolongation votée est d’un maximum de six mois, comme le prévoient les statuts du parti», affirme Abdellah Bakkali, membre de la commission exécutive de l’Istiqlal.
Le RNI (Rassemblement national des indépendants) est aussi dans la même posture, mais livre un argumentaire inédit invoquant la COP22. Durant le weekend du 8 et 9 mai, la parti de la Colombe a tenu un congrès extraordinaire. Si Salaheddine Mezouar a expliqué ce report par la tenue de la COP22 qui requiert selon lui «la conjugaison des efforts soutenus et exceptionnels au niveau organisationnel, financier et en matière de négociation», Ouadie Benabdellah, président du groupe parlementaire du parti de la Colombe avance, pour sa part, le même argument que les autres partis politiques. «La raison principale derrière cette décision est de permettre au parti de se concentrer sur la préparation des prochaines élections», nous déclare-t-il. La préparation du congrès, qui devait initialement se tenir en avril, prend «trois mois de préparation», précise-t-il.
Le PPS (Parti du progrès et du socialisme) a lui aussi décalé son grand raout. Mais à la différence des partis cités, le parti du livre a tenu son dernier congrès national en juin 2014. Son prochain Congrès n’est prévu que pour juin 2018. Le congrès extraordinaire organisé en mars dernier avait un tout autre objectif que le renouvellement des instances du parti. Il s’agissait de «réviser les statuts afin de mettre le parti à jour avec le nouveau découpage régional du pays», nous explique Rachid Rokbane, président du groupe parlementaire du PPS.
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