L'histoire de Mouhammad, un Dakarois de 14 ans sauvé par Mohammed VI

Atteint d'une rare malformation depuis la naissance, le petit Dakarois Mouhammad a été invité par le palais royal pour se faire soigner à Rabat.

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Le roi Mohammed VI (à droite) et le président sénégalais, Macky Sall (à gauche). Crédit : AFP
Le roi Mohammed VI (à droite) et le président sénégalais, Macky Sall (à gauche). Crédit : AFP

«Mon fils emporte la photo du roi Mohammed VI partout avec lui», nous confie Ndeye Khewe Mbaye, depuis Dakar, au Sénégal. Mouhammed Mounirou Anne, 14 ans, est atteint du syndrome de Prune Belly, une malformation de la paroi abdominale qui entraîne des anomalies au niveau de la vessie. En décembre 2004, après un courrier déposé à l’ambassade du royaume au Sénégal, le roi Mohammed VI accepte de prendre en charge l’enfant et de le faire soigner au Maroc.

Une lettre à l’ambassade

«Au Sénégal, personne ne parle de cette maladie. Ils disent que cela ne concerne pas suffisamment de monde et qu’il ne faut pas s’appesantir sur eux.» Face au manque de structures médicales, le médecin traitant de Mouhammed, 3 ans et demi à l’époque, lui conseille de se diriger vers le Maroc, où son fils pourrait être soigné. «J’avais dû quitter mon emploi dans une ONG pour m’occuper de Mouhammed à plein temps, qui souffrait d’infections à répétition, et je n’avais pas les moyens de payer», regrette-t-elle. Divorcée et mère célibataire, Ndeye Khewe Mbaye désespère et décide d’écrire à Mohammed VI. « J’ai déposé une lettre avec le dossier médical complet de mon fils à l’ambassade du Maroc à Dakar. Quinze jours plus tard, on nous a appelé pour nous dire que nous étions invités à venir à l’hôpital universitaire de Rabat Cheikh Zaïd.»

Billets d’avion, frais médicaux et frais d’hospitalisation : depuis 2005, le fils de l’ancienne formatrice radio pour les enfants est pris en charge par le palais royal du Maroc. «Quand on m’a annoncé que notre demande avait été acceptée, je suis allée voir ma famille en criant qu’on allait guérir mon fils !», soupire-t-elle de soulagement dans le combiné. Une fois dans la capitale marocaine, la mère rencontre l’équipe médicale qui va s’occuper de Mouhammed. «Tout le monde s’est présenté à moi, de l’anesthésiste au pédiatre et ils ont pris le temps, à l’aide de schémas de son ventre, de m’expliquer ce qu’il se passait.» Analyses, contrôles, opérations : le mois et demi que dure le séjour des deux Sénégalais est intense.

Rencontrer le roi

«De temps à autre, il est encore souffrant mais le médecin qui s’est occupé de lui à Rabat appelle souvent pour prendre de ses nouvelles», se réjouit la mère de Mouhammed. Tous les deux ans, le jeune garçon est reçu à l’hôpital pour un contrôle de ses reins, tous les deux touchés par des complications liées au syndrome du Prune Belly. «Chaque jour avec lui est une chance supplémentaire pour moi.» Mouhammed est le plus âgé des enfants de l’association constituée par le groupe de mères, l’espérance de vie des enfants atteints du syndrome de Prune Belly étant de quelques années.

Le 3ème jour, la mère et son fils reçoivent la visite d’un colonel qui vient s’enquérir de l’état de l’enfant. «Depuis, je veux remercier Sa Majesté de vive voix, pour ce qu’ils a fait Mashallah !», s’écrie Ndeye Khewe Mbaye au téléphone. «Mon fils a beaucoup grandi mais il me demande depuis son plus jeune âge quand est-ce qu’il va rencontrer le roi du Maroc. Il dit à ses camarades que Sa Majesté le roi Mohammed VI est son parrain», confie-t-elle. Déçue de ne pas avoir pu rencontrer le roi lors de sa visite au Sénégal en 2015, après avoir pourtant «fait tout ce qui était en [son] possible», la mère de Mouhammed n’abandonne pas et renouvelle sa demande publiquement.

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