Nouvelle redistribution des cartes dans l'UMT

Le secrétariat national du syndicat normalise ses relations avec Abdelhamid Amine et ses camarades. En même temps, il exclut un poids lourd du syndicat Farouk Chahir, le secrétaire général de l’Union syndicale interbancaire.

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Abdelhamid Amine lors du défilé du 1er mai. Crédit DR

L’Union marocaine du travail (UMT) connaît une période mouvementée. Dernière décision en date, l’exclusion de Farouk Chahir, secrétaire général de l’Union syndicale interbancaire (USIB), du secrétariat  général de l’UMT, révèle à TelQuel.ma une source au sein de l’UMT, confirmant ainsi une information publiée sur le site Alaouale.com.

Une expulsion qui ne serait qu’une première étape puisque la «direction du syndicat tente de l’évincer [Farouk Chakir, ndlr] de l’UMT» nous révèle notre source, s’expliquant ainsi sur le silence observé par la direction du syndicat autour de cette décision.

Contacté le 20 avril par TelQuel.ma, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Mokharik , s’est refusé à tout commentaire.  À l’heure de la publication de cet article, aucun communiqué annonçant le départ de Farouk Chakir n’a été publié par le syndicat.

On rappellera que celui qui dirige l’USIB depuis quinze ans a été, entre 2010 et 2015, le numéro deux de l’UMT, en occupant le poste de premier vice-secrétaire de Miloudi Mokharik. Contacté par TelQuel.ma afin de commenter son éviction, Farouk Chakir est resté injoignable.

Le retour de Abdelhamid Amine

L’éviction de Farouk Chakir n’est pas la seule surprise au sein de l’UMT. Lors de son passage dans l’émission Confidences de Presse de la chaîne 2M, Miloudi Moukharik a parlé avec beaucoup de bienveillance et de fougue d’Abdelhamid Amine, annonçant son retour au plus ancien syndicat du Maroc. Il avait pourtant exclu ce dernier en mars 2012.

Il s’agit là d’un véritable revirement, tant les relations étaient toujours houleuses entre Moukharik et Amine. La direction de l’UMT avait pris en mars 2012 la décision d’exclure Abdelhamid Amine, Khadija Ghamiri et Abderrazak Drissi du secrétariat national de l’UMT et Abdellah Lfnatsa de la commission administrative du même syndicat. Il leur était notamment reproché d’avoir soutenu publiquement le mouvement du 20-Février, tandis que la direction adoptait une position réservée. De plus, lors du vote pour la constitution de 2011, Abdelhamid Amine avait plaidé pour que l’UMT ne donne pas de consigne de vote à ses troupes alors que la direction plaidait pour le “oui”.

«Il y avait bien des négociations entre la FNSA et  le secrétariat national de l’UMT pour normaliser notre situation au sein du syndicat», nous confie Abdelhamid Amine. «Mais j’ai été surpris de voir cette annonce faite dans une émission télévisée», ajoute-t-il. Pour le moment, seule la Fédération nationale du secteur agricole, dont Abdelhamid Amine est le président d’honneur, a vu sa situation normalisée.

La coïncidence de ces deux événements ont-il une relation ? «C’est difficile de l’affirmer, mais ce n’est pas un hasard», confie une source qui a suivi le dossier. En tout cas, Chakir a été considéré comme «le plus farouche adversaire de la tendance dite démocratique. Il avait fini en 2012 par convaincre la direction de les virer». Ironie de l’histoire, Chakir se retrouve dans la situation de l’arroseur arrosé. Il a été exclut de la même façon avec laquelle fut la “tendance démocratique” de Abdelhamid Amine.

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