Après la tempête des procès de l’agression homophobe de Béni Mellal du 11 avril, qui se sont soldés par la libération des deux victimes, les esprits sont toujours impétueux au quartier d’Aït T’hich, théâtre du crime. «Nous sommes déboussolés, on n’arrive pas à croire ce qui nous est tombé dessus.» nous confie Abdellah, un proche de la famille d’un des agresseurs. Il ajoute : «Les conflits entre les familles se sont accentués depuis que le verdict est tombé. Chaque famille se décharge de ses malheurs pour les porter sur une autre.»
Si les bruits courent sur l’éventuel retour d’une des victimes au quartier d’Aït T’hich, Lahoucine Harchi, vice président de la section locale de l’Association marocaine des droits de l’Homme nous affirme que «les deux hommes ont disparu après leur sortie de prison». Même son de cloche du côté de Ibrahim Hasala, l’avocat Abdelaziz R., une des deux victimes de l’agression : « Il me semble qu’il va quitter la ville mais rien n’est sûr.» Abdelaziz R a d’ailleurs écopé, en première instance, de 3 mois de prison ferme pour «homosexualité». Poursuivi pour les mêmes charges, Abdellah B., l’autre victime, a été relaxé par la cour d’appel de Béni Mellal après 26 jours passés en prison.
Parmi les quatre agresseurs inculpés, deux ont écopé respectivement de quatre et de six mois de prison ferme, un troisième a écopé de trois mois de prison avec sursis, tandis que le dernier a été innocenté, selon les mêmes sources. Un cinquième accusé, un mineur, a été condamné à un mois de prison ferme dans le cadre de la même affaire. Les familles des agresseurs comptent toutefois faire appel «Nous n’allons pas baisser les bras, plusieurs manifestations sont déjà au programme» confie notre source.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer