Avito s'apprête à lancer lechiffre.ma et annonce sa transformation prochaine en Schibsted Maroc

Le leader de la petite annonce au Maroc, Avito.ma, filiale du norvégien Schibsted annonce une forte progression mondiale et une série de projets de développement.

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Larbi AlaouiBelghiti, Directeur general d'Avito.ma. Crédit: DR
Larbi AlaouiBelghiti, Directeur general d'Avito.ma. Crédit: DR

Le leader de la petite annonce au Maroc Avito a annoncé, à l’occasion de son cinquième anniversaire le 21 mars,  des chiffres en progression pour l’année 2015 et un vaste programme de développement pour l’année 2016 : le lancement d’un nouveau site lechiffre.ma, une refonte totale de la plateforme plus pensée pour le mobile et, à terme, la transformation à l’avenir de la filiale en Schibsted Maroc, du nom de la maison mère norvégienne.

Fruit de la fusion entre Bikhir et Avito, Avito.ma est le premier site de petites annonces au Maroc, loin devant Marocannonces, son principal challenger en termes d’annonces publiées.  La plateforme accueille cinq ans après son lancement 5 millions de visiteurs uniques chaque mois, qui y publient 30 000 annonces par jour.

Lire aussi :  Le marché des petites annonces en ligne se structure

« Peu de gens croyaient en la réussite de notre start-up. Aujourd’hui Avito ne se limite pas aux early-adopters (precurseurs, ndlr)  et fait partie des usages quotidiens des Marocains », nous explique Larbi Alaoui Belrhiti, directeur général d’Avito au Maroc.

En 2015, le site a mis en vente 800 000 téléphones, 400 000 appartements et 790 000 voitures, soit, si l’on devait imager, une « file de voitures  de 3300 kilomètres de Casablanca à Malmö», s’amuse le DG. Ces chiffres sont difficilement vérifiables.

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Avito, est présent dans 30 pays et a généré en 2015 un chiffre d’affaires mondial de 1,6 milliard d’euros. Le groupe, uniquement coté à Oslo, ne communique pas sur ses chiffres au Maroc, Belrhiti se contente de déclarer que le marché local représente « moins de 1% » du CA global.

Si le Maroc ne pèse pas lourd (pour le moment), c’est un marché en profonde mutation. Le site spécialisé remarque que le « cycle de vente devient plus court ». Il y a donc de plus en plus d’annonces (le groupe vise 50 000 publications en 2016). De plus, la catégorie des produits du quotidien, plus échangés que le reste, prend le pas. Au lancement, l’immobilier et l’automobile étaient en pole position des ventes par petites annonces, mais désormais les produits les plus échangés sont l’électronique.  Aussi, les consommateurs utilisent plus régulièrement la plateforme, rentrée dans les mœurs.

Cela a donné des idées à l’entreprise qui prévoit d’étendre ses activités dans le royaume. Avito planche sur plusieurs pistes : des comparateurs de prix, de sites de deals, de « paiement peer-to-peer », etc. Mais rien de concret ou de finalisé pour le moment. « Nous sommes toujours en phase de réflexion et de défrichage du terrain segment par segment », nous explique  laconiquement Belrhiti.

Il y a toutefois un projet sur lequel le groupe est avancé et qui devrait voir le jour au troisième trimestre 2016 : le site Avito.ma va être repensé en « responsive », un format adapté d’abord aux mobiles. Dans la foulée, Avito annonce Lechiffre.ma, il s’agit d’un site qui regroupe des données par secteur, sur la base des informations recueillies grâce aux petites annonces postées par les consommateurs.

La future plateforme, dont la date de lancement précise n’a pas été rendue publique, devrait fournir des données sur des secteurs peu documentés jusque-là, à l’image des smartphones ou d’autres produits de consommation. Cela peut prendre par exemple la forme d’un article sur la décote du prix de l’iPhone 6, depuis sa sortie, explique Belrhiti.

Avito lorgne aussi sur l’éditorial, et travaille sur du contenu qui draine l’audience : guide d’achat, conseil pour chercher du travail, etc.

Objectif : doper l’audience en attendant de trouver un moyen de la monétiser. La filiale marocaine du géant norvégien dévoile ses appétits, et montre qu’elle n’a plus rien à voir avec la petite start-up de trois personnes d’il y a cinq ans.

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