« Dans 15 jours, le prochain numéro doit partir chez l’imprimeur. Nous n’avons pas les moyens de le payer. Et pourtant… nous avons encore tellement de choses à raconter », peut-on lire sur la plateforme de financement participatif Kisskissbankbank. Afin de sensibiliser à ses problèmes financiers les acteurs de la ville, Amanda Chaffangeon, fondatrice de « Madame à Marrakech », lance une campagne de financement participatif sur la plateforme Kisskissbankbank.
Le magazine a vu ses revenus fondre comme peau de chagrin depuis la baisse des recettes touristiques, aggravée par les attentats de Paris -les touristes français étant le premier marché émetteur. En effet, « Madame à Marrakech », une publication gratuite, comptait principalement sur les revenus publicitaires des restaurateurs, boutiques et hôtels de la ville, durement impactés par la crise.
Avec l’aide de ses lectrices et lecteurs, elle espère récolter 55000 dirhams afin d’avoir les ressources nécessaires pour envoyer la prochaine édition du magazine chez l’imprimeur. Trois jours après son lancement, le projet a déjà atteint 26% de son objectif et les lecteurs se mobilisent pour la survie du magazine qui, au bout de 6 ans, est devenue une véritable composante de la ville. « Depuis l’appel sur Facebook, soit en 48 heures, plusieurs personnes se sont déplacées spontanément à nos bureaux pour nous déposer de l’argent. Le paiement à KissKissBankBank se fait en euro, ce qui n’est pas possible pour tout le monde. Cela n’a pas découragé ceux et celles qui nous soutiennent. Nous avons également reçu de nombreux messages très réconfortants. C’est un merveilleux élan de solidarité qui est en train de se mettre en place », nous raconte la fondatrice du magazine.
Mais les fans du magazine n’ont pas uniquement sorti leur porte-monnaie pour soutenir l’appel à l’aide de « Madame ». Sur la campagne Kisskissbankbank, on pouvait lire que si le financement participatif atteint les 100.000 dirhams, un site internet serait créé pour rendre le magazine accessible à un public plus large. « Un lecteur s’est proposé de réaliser gratuitement notre site web et de nous apprendre à le développer. Nous y travaillons. Il devrait être en ligne dans une dizaine de jour. » La preuve que les lecteurs affectionnent tout particulièrement le magazine.
C’est donc à peine quatre mois après le lancement de « Madame à Casa », lancé par une autre investisseur, que la version marrakchie menace de disparaître. Sa fondatrice reste optimiste: « L’aventure continue et nous sommes heureux de ce merveilleux élan de solidarité », conclut Amanda Chaffangeon.
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