Un marchand ambulant a tenté de s’immoler par le feu jeudi 11 février dans un tribunal d’Agadir pour protester contre une décision de justice de ne pas donner suite à une plainte qu’il avait déposée, ont rapporté des médias locaux.
L’homme a tenté de s’immoler dans le bureau du procureur du roi auprès du tribunal de première instance d’Agadir et souffre de blessures graves, a indiqué le site électronique Machahid. Selon la même source, le marchand ambulant «a porté plainte contre un gardien de nuit qui aurait cassé son chariot, mais le tribunal n’a pas donné suite à sa doléance, ce qui a poussé l’homme à se rendre dans le bureau du procureur et à mettre le feu à son corps».
Aziz Salami, membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), a confirmé jeudi soir à l’AFP ces informations précisant que la victime «était toujours à l’hôpital». Nous ne savons pas si le vendeur «va faire l’objet de poursuites judiciaires», a-t-il ajouté.
D’après le site Lakome2.com, la victime a été transportée à l’hôpital sous escorte policière après avoir été brûlé «au second degré». Il devrait être interrogé sur les raisons de son acte, qui pourrait donner lieu à des poursuites judiciaires. En 2013, un vendeur ambulant de Marrakech était décédé après s’être immolé par le feu pour protester contre la confiscation de sa marchandise.
Le geste de ce vendeur rappelle celui du Tunisien Mohamed Bouazizi dont l’immolation avait donné le coup d’envoi de la révolte contre le régime de Zine el Abidine Ben Ali fin 2010. L’immolation est devenue ces dernières années, notamment en Afrique du nord, l’expression d’une colère impuissante et le symbole d’une jeunesse en mal d’avenir. Selon la Banque mondiale, près d’un jeune Marocain sur trois est au chômage.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer