Après un mois de novembre tendu à l’échelle internationale, avec des attentats perpétrés dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique, une réunion s’est tenue au Geneva Centre for Security Policy (GCSP) à l’initiative du Maroc et des États-Unis, jeudi 3 décembre. « Une vingtaine de pays et une dizaine de think tanks ont croisé leurs expériences en faisant abstraction des contingences géopolitiques du moment, avec pour objectif : le combat contre l’extrémisme violent », rapporte l’agence de presse MAP.
À cette occasion, le directeur du GCSP, Christian Dussey, a pointé l’apport
« précieux » de Rabat dans la lutte contre la menace terroriste et contre l’extrémisme violent, en rappelant notamment l’aide apportée par le Maroc à la France, au lendemain des attentats du 13 novembre, ainsi qu’à l’Espagne pour déjouer le projet d’attentats à Barcelone.
S’exprimant à cette occasion, l’ambassadeur représentant du Maroc auprès de l’ONU à Genève, Mohamed Aujjar, a indiqué une augmentation de 80% des actes terroristes en 2015 par rapport à l’année précédente, tout en estimant le coût économique lié à ces actes, à 53 milliards de dollars.
Le représentant du Maroc a plaidé en faveur d’un engagement collectif humaniste face au défi de l’extrémisme violent, «qui transcende les frontières, les religions et les civilisations». «Un message d’unité et de fermeté face à l’extrémisme violent, ses affres et ses conséquences est nécessaire», a-t-il précisé.
Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, doit prochainement présenter le plan d’action onusien dans le domaine de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent. Dès lors, Mohamed Aujjar a incité ses pairs à instaurer «une cohérence d’ensemble entre les différentes initiatives menées dans le cadre de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent. » Pour se faire, l’ambassadeur a rappelé la mise en place par le Maroc d’« une approche multidimensionnelle et intégrée qui s’articule sur la centralité de la Commanderie des croyants, la refonte du champ religieux et la consolidation de la sécurité spirituelle des citoyens.»
Présent également à cette conférence et représentant lui aussi le Maroc, le théologien Ahmed Abbadi a indiqué vouloir mettre fin à la radicalisation en investissant dans l’éducation et en déconstruisant « point par point le discours des djihadistes ». Pour lui, il faut arrêter de considérer «le ramassis de bandits» qui compose l’organisation terroriste Daech comme un « État islamique », car, selon lui, «le premier devoir d’un État qui se prétend islamique est de protéger la vie».
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