Le 30 décembre dernier, le ministère de l’Enseignement supérieur annonçait le lancement officiellement du  programme «Lawhati» (ma tablette) qui devait permettre aux étudiants marocains de se doter de tablettes à des prix qualifiés d’abordables.

Cependant ces types de tablettes dites convertibles ou hybrides proposés par ledit programme font déjà jaser. En cause, les prix jugés trop élevés et les marques proposées. Dans une vidéo postée  le 2 décembre et qui a été vue plus de 200 000 fois,  Raghib Amine, un informaticien et technicien dont la chaîne YouTube compte plus d’un million d’abonnés  critique les composants des tablettes. Pour l’auteur de la séquence, il s’agit des « tablettes de marques chinoises non connues », vendues à des prix « exorbitants » et qui ne sont « destinées qu’au marché marocain ». Il explique par exemple que les tablettes de marque Olinote F- EM11 vendues à 2990 dirhams n’ont « coûté qu’environ 200 dirhams lors de leur conception ». S’il est difficile de vérifier ces assertions, il n’est pas le seul à faire part de son scepticisme.

Une polémique à laquelle le ministre Lahcen Daoudi a répondu. «  Nous  offrons des tablettes à  1 700 dirhams contre 2 700 sur la marché avec du contenu gratuit dont la valeur est supérieure à 2000 dirhams », a déclaré le ministre de l’enseignement supérieur à l’Economiste.  « Tout le monde veut la gratuité, mais ça n’existe pas», poursuit-il,  ajoutant également que pour certains distributeurs, « la marge ne dépasse pas 170 dirhams ».

 Les ventes des tablettes se portent très bien

« Nous n’avons obligé personne à acheter. Si quelqu’un trouve mieux ailleurs qu’il en achète  » nous répond  d’emblée le ministre, contacté par Telquel.ma. Pour lui « il y a toujours une tranche de personnes qui critiquent pour le plaisir mais ils nous font plutôt de la publicité ».

Il nous explique qu’un appel à manifestation a été lancé et les meilleures offres ont été sélectionnées. «  Les distributeurs sélectionnés sont sur le marché marocain et leurs ventes des tablettes marchent très bien. Je n’ai pas de chiffres mais les distributeurs seront présents vendredi 4 décembre lors d’une conférence de presse au ministère pour répondre aux questions» nous explique t-il.

Selon le ministre, même données gratuitement, « les gens trouveront que ces tablettes ne valent rien »

Un enjeu commercial à l’origine de la controverse?

Le tapage à propos de ces tablettes viendraient de concurrents, accuse-t-il. Selon Lahcen Daoudi, les distributeurs qui n’ont pas été sélectionnés ou qui n’ont pas soumissionné «  vont voir leur vente diminuer  parce que ce sont les  6 entreprises que nous avons sélectionnés »  qui vont s’accaparer le marché des jeunes.  Le ministre explique également avoir reçu des « offres pour des tablettes à 100 dollars ( environ 1000 dirhams) mais elles ne valaient rien ».

«  L’enjeu commercial est donc énorme »  explique le ministre qui précise que  le ministère « cible plus d’un million de personnes » dans le cadre du programme Lawhati.