« Faites le test, la solution existe » est le crédo de la nouvelle campagne nationale de dépistage, lancée le mardi 30 novembre par le ministère de la santé. Jusqu’au 11 décembre, l’objectif de l’opération est de permettre le dépistage de « 60 000 jeunes et 35 000 femmes » dans des centres de santé ou des unités mobiles, selon un communiqué officiel cité par MAP.
A l’aube de cette sixième édition, le ministère a déclaré que le Maroc était le premier pays de la région MENA à réussir à baisser le taux de prévalence du Sida. Avec un bilan de 2 000 nouveaux cas fin 2014, contre 3 600 en 2011 et une « extension significative » des programmes de prévention et de prise en charge, le ministère tire un bilan encourageant des opérations précédentes. Mais pour Nadia Bezard, présidente de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS), il ne faut pas crier victoire trop vite.
Réhabiliter le Conseil national de lutte contre le sida
« Le bilan est globalement positif, oui, mais il y a une faille », prévient-elle dans des déclarations à Telquel.ma. « Les jeunes sont des cibles sensibles et pourtant nous avons du mal à les atteindre. Ils ne se sentent pas concernés par les message car ils ont été élaborés il y a 20 ans. Il n’y a pas d’éducation sexuelle et ils doivent piocher leurs – fausses – informations sur internet ! », explique-t-elle.
Un manque de communication que la militante impute en partie à la disparition d’un lieu dédié aux échanges autour de la maladie. « Il faut réhabiliter le Conseil national de lutte contre le sida, qui existait dans les années 1990 ! Nous avons besoin d’un endroit où échanger, faire des propositions, où nous pourrions inviter au débat des porteurs du VIH et des jeunes. » Les idées pour la future campagne ne manquent pas.
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En chiffres: Le sida en Maroc– 29.000 personnes infectées en 2015 (contre 31.000 estimées par le ministère en 2014, dont 72% non dépistées) ; – 85% par transmission hétérosexuelle ; – 3% par transmission homosexuelle ; – 4% par mode périnatal ; – 2% par l’usage de drogues injectables ; – 5 nouvelles infections sont enregistrées chaque jour ; – Les 3 populations les plus exposées sont les professionnels du sexe, les usagers de drogues injectables et les homosexuels ; – Les trois régions les plus infectées sont Sous Massa Draa, Marrakech Tensift Al Haouz et le Grand Casablanca..[/encadre] Sarah Gyé-Jacquot |
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