Dans la soirée du 16 novembre, le journaliste néerlandais Rik Goverde annonce sur Twitter qu’il est en train de se faire expulser du Maroc. « La police m’a arrêté cet après-midi alors que je me rendais à la banque. Ils m’ont emmené au poste et m’ont dit qu’ils avaient l’ordre de m’expulser. Sans raison officielle », précise-t-il sur sa page Facebook. Il déclare qu’il a ensuite été embarqué sur un ferry à Tanger, en direction d’Algésiras.
Was picked up by police this afternoon. Being kicked out of #Morocco as we speak, no official reason given. Being put on boat in Tanger Med.
— Rik Goverde (@RikGoverde) November 16, 2015
Rick Goverde travaillait depuis deux ans à Rabat comme correspondant auprès de plusieurs médias internationaux. Par mail, le journaliste actuellement en Espagne, nous confie qu’il travaillait « sur les migrants à Nador et à Tanger ». À l’occasion du quarantenaire de la Marche verte, il avait également « parlé du Sahara occidental (sic) à la radio néerlandaise et sur Twitter, de manière aussi factuelle et neutre que possible », précise-t-il en sous-entendant que c’est ce dernier travail qui pourrait être à l’origine de son expulsion.
Kafkaïen
Le Néerlandais qui se trouve pour l’heure en Espagne avant de retourner aux Pays-Bas nous explique par ailleurs qu’il n’avait pas de carte de presse. « J’ai fait une demande chaque année, accompagné d’un dossier complet et de nombreuses relances. Le ministère de la Communication ne m’a jamais accordé la carte de presse, mais ne me l’a pas refusé non plus », raconte-t-il. « Je savais que j’avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête, et qu’à chaque instant le Maroc pouvait me renvoyer au motif que je travaillais illégalement », détaille le journaliste qui affirme aussi que les autorités ne lui ont pas précisé s’il était ou non persona non grata dans le royaume. Il envisage pour l’instant de faire le point avec sa rédaction néerlandaise et son ambassade avant d’éventuellement repartir dans un pays d’Afrique du Nord pour continuer à couvrir l’actualité de la région.
Rik Govede se dit avoir été étonné par le fait que les policiers qui l’ont arrêté connaissaient très bien ses activités à Tanger et Nador. « Beaucoup de policiers du commissariat connaissaient mon prénom. Je leur ai dit : “je suis sur que vous avez plus de photos de moi que mes propres parents” », ironise-t-il.
Le 17 novembre, un communiqué de l’agence officielle MAP que « les autorités de la Wilaya de la région de Rabat-Salé-Kénitra ont procédé au refoulement pour violation répétitive des dispositions juridiques régissant le travail des journalistes correspondants étrangers au Maroc. »
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