Ces arrestations (trois selon les médias belges) « peuvent être vues en connection avec une voiture Polo grise louée en Belgique retrouvée devant (la salle du) Bataclan » (plus de 80 morts sur 129), a déclaré le ministre belge de la Justice Koen Geens à la télévision publique belge RTBF.
« Celui qui a loué la voiture était un Belge. On le connaissait de part son frère« , a ajouté M. Geens, précisant que ce dernier était fiché.
Pour sa part, le procureur de Paris, François Molins, a déclaré qu’un des véhicules utilisés était immatriculé en Belgique et loué par un Français, résidant en Belgique.
Ce Français « a fait l’objet d’un contrôle routier ce matin en Belgique avec deux autres personnes à bord d’un autre véhicule« , a ajouté le procureur. Il a aussi précisé que ces trois personnes ont été interpellées par la police belge et « n’étaient pas connues des services de renseignement français ».
A Paris, plusieurs témoignages ont fait état d’assaillants arrivés à bord d’un véhicule immatriculé en Belgique.
L’une des hypothèses, parmi d’autres, est celle d’une équipe venue de l’étranger, renforcée éventuellement de résidents français, selon une source proche du dossier.
Interrogé s’il y avait des Belges parmi les kamikazes, M. Geens a dit qu’il n’en savait rien à ce stade précis.
« Il est supposé ou suspecté qu’une des personnes (arrêtées à Molenbeek, ndlr) était à Paris hier soir« , a affirmé pour sa part le Premier Ministre belge, Charles Michel, à la RTBF.
Une instruction a été ouverte en Belgique pour attentat terroriste et participation aux activités d’un groupe terroriste, a indiqué samedi soir le parquet fédéral belge.
« Le Parquet fédéral a été saisi (…) par le Parquet de Paris de l’exécution de quatre demandes d’entraide judiciaire internationales en relation avec les attentats » commis vendredi soir, qui ont fait 129 morts (dont 3 Belges) et 352 blessés, selon un communiqué.
Ces demandes visent en particulier la voiture immatriculée et louée en Belgique qui a été retrouvée à proximité du Bataclan.
Alerte maximale
Selon le tabloïde populaire belge La Dernière Heure, trois des assaillants qui ont perpétré les attentats de Paris venaient du quartier populaire de Molenbeek.
Des tickets de parking provenant de Molenbeek auraient été retrouvés à l’intérieur de la voiture immatriculée en Belgique.
Selon les médias, au moins cinq personnes auraient été arrêtées au cours de ces opérations, mais le nombre des arrestations n’a pas été confirmé officiellement.
Sur une photo postée sur le site de la télévision RTBF, on peut voir un homme menotté et à qui les policiers ont placé un bandeau sur les yeux.
« Une Golf 3 ancien modèle qui roulait a été arrêtée. Les policiers ont fait sortir un homme et ils l’ont menotté dans le dos, l’ont fait agenouiller et lui ont mis un bandeau sur les yeux avant de l’embarquer« , a expliqué sous couvert de l’anonymat à l’AFP un riverain habitant en face de l’endroit où la scène s’est déroulée.
« L’homme avait entre 30 et 40 ans. Il était habillé normalement avec un jean et un haut de jogging, ce n’était pas un barbu, il avait l’air normal« , a ajouté le témoin.
Des policiers armés, certains encagoulés, se trouvaient sur les lieux de l’opération, a constaté une journaliste de l’AFP. Des hommes du service de déminage du ministère de la Défense étaient également présents, ont précisé les médias.
La RTBF, citant une source anonyme, a précisé que deux ou trois perquisitions avaient eu lieu dans ce quartier populaire. Elles ont pris fin en début de soirée.
Molenbeek est l’une des 19 communes de la capitale belge et accueille plusieurs communautés immigrées.
L’auteur de l’attaque en août du Thalys Amsterdam-Paris, Ayoub El Khazzani, avait séjourné chez sa soeur qui vit à Molenbeek avant de prendre le train.
En fin de soirée, le gouvernement belge a décidé de porter le degré d’alerte de 2 à 3, le niveau maximum, pour les événements réunissant des foules importantes, tels que les rencontres sportives ou les manifestations officielles.
L’armée pourrait être appelée à intervenir en cas de nécessité pour renforcer la sécurité.
Par Marine LAOUCHEZ, Philippe AGRET (AFP)
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