Des premières voix s'élèvent pour l'égalité dans l'héritage au Maroc

Des membres de la société civile appellent le Conseil des oulémas à l'ijtihad pour mettre fin à l'injustice de l'héritage des femmes au Maroc.

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La Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes se saisit de la polémique sur l’égalité dans l’héritage, remise aux devants de la scène par le dernier rapport du Conseil national des droits de l’Homme. 

Pour l’association, il est impératif d’amender le code de la famille de manière à ce que l’égalité soit respectée. «Nous avons reçu depuis des années des plaintes de mères qui n’enfantent que des filles et qui retrouvent leurs droits bafoués. Cela va à l’encontre de la finalité de l’islam qui est la justice», explique la fédération dans un communiqué.

«Répartition de l’héritage en fonction des évolutions sociales»

Pour la présidente de la fédération, Fouzia Assouli, l’ijtihad doit être mené. «Nous sommes passés d’une société clanique à une famille nucléaire composée du couple et des enfants et 70% de la gestion du couple marié s’effectue désormais hors de la grande famille». Aussi, ajoute-t-elle, «plusieurs femmes sont aujourd’hui chefs de famille ou participent à la gestion familiale et paient des impôts et il n’y a aucune loi qui oblige un oncle, un frère ou un cousin à supporter les charges de sa sœur, sa tante ou les femmes de la famille», constate Assouli.

Il y a «actuellement un déséquilibre judiciaire dans la mesure où les préceptes dictées par la religion dans l’héritage sont appliqués dans des conditions qui nuisent plus à la femme, à la famille et au développement».

Inégalités partout

Le militant de gauche et président du mouvement Damir, Salah El Ouadie, a pour sa part fustigé ceux qui contestent ou qui attaquent le CNDH. «Comment ne pouvez-vous pas remettre en question la répartition de l’héritage en fonction des évolutions sociales alors que vous acceptez que la femme ait bon dos dans les villages et dans les montagnes?», a t-il asséné. Et de dénoncer «le fait que les politiques marocain acceptent le travail des petites filles et des ouvrières dans les usines qui prennent le bus à cinq heure du matin».

Pour sa part, Mustapha El Manouzi, président du Forum marocain pour la vérité et la justice a clairement fait savoir qu’il adopterait l’égalité pour son héritage. «Je suis parti voir des notaires (adouls) et j’ai décidé en compagnie de mes oncles de rédiger un testament pour ma femme, mes fils et mes filles où l’égalité dans l’héritage est respectée», a-t-il indiqué sur sa page facebook.

 

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