Le Projet de loi de Finances 2016 intègre d’emblée quelques mesures fiscales pour que ces nouveaux établissements s’y réfèrent. Et pour cause, Bank Al-Maghrib a reçu un total de 17 demandes d’accréditation.
Alors que quelques établissements ont choisi de s’y lancer seuls, d’autres ont, pour leur part, opté pour un partenariat avec des banques islamiques du Golfe, pour profiter de leur longue expérience dans ce domaine, qui reste assez nouveau au Maroc.
La concurrence risque d’être rude
Ce ne sont pas seulement les banques marocaines qui vont se lancer dans ce nouveau marché mais également des établissements émiratis et saoudiens.
Les premières banques islamiques devraient voir le jour au cour du premier semestre 2016. La Banque centrale devrait publier avant la fin de cette année les circulaires relatives à la finance participative.
Le PLF 2016 balise bien le terrain à travers une fiscalité spécifique, notamment au produit «Ijara Montahia Bitamlik», l’équivalent d’un crédit immobilier pour la banque conventionnelle.
En résumé, les contribuables ayant conclu des contrats «Ijara Mountahia Bitamlik» en vue d’acquérir des logements destinés à leur habitation principale bénéficieront de la déduction dans la limite de 10% du revenu global imposable de la marge locative. Ces contribuables seront également exonérés sur le profit réalisé sur la cession du logement destiné à l’habitation principale.
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Le ministère des Finances prévoit également d’accorder le même traitement fiscal réservé au produit « Mourabaha ».
Selon le département de Boussaid, cet effort d’harmonisation des taux rentre dans le cadre, de «la convergence du dispositif législatif régissant ces produits vers les meilleures pratiques internationales».
Des banquiers restent dubitatifs
Alors qu’une récente enquête de comportement relative aux habitudes de consommation des marocains estime que près de 80% seraient intéressés par la finance islamique, beaucoup de professionnels remettent en cause la véracité de ces chiffres.
Aussi, nombreux sont les banquiers de la place qui semblent peu convaincus de l’intérêt économique des banques participatives : «les bénéfices réalisés sur ce nouveau business seraient dérisoires». Certains y voient même un intérêt politique. Taib Aisse, président du cabinet Taib Aisse et co-organisateur du Forum international de la finance participative infirme ce postulat : « la banque qu’elle soit conventionnelle ou participative est avant tout un organisme à but commercial et qui, donc, doit rapporter un bénéfice. C’est même la survie de la banque qui en dépend ».
Pour lui, la banque participative est avant tout une institution économique. «Il ne faut pas mélanger le politique et l’économique. C’est une organisation qui dépend des mécanismes de marché, de l’offre et de la demande. Tout cela n’a rien à voir avec la politique », ajoute le spécialiste. L’intérêt du Maroc serait aussi de drainer des capitaux potentiels du Golfe et même des autres pays qui veulent investir dans ce secteur.
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