Tant attendu, le statut d’auto-entrepreneur est à deux doigts d’être mis sur pied. C’est en tous cas ce que laisse croire l’ouverture du site Internet permettant de débuter son inscription au registre dédié. Un lancement surprenant étant donné qu’il manque encore un décret d’application précisant la loi. Un détail de taille, puisqu’il s’agit d’établir le pourcentage de cotisation auquel seront soumis les auto-entrepreneurs, alors même que la couverture sociale est l’un des principaux arguments et objectifs de ce nouveau statut censé diminuer l’activité informelle.
« Il s’agit d’une phase pilote, très importante pour un démarrage, que nous allons ensuite réajuster », nous rassure Khalid El Forkani, chargé de communication de Maroc PME, organisme qui chapeaute le statut, avant de préciser qu’un modèle de facturation sera aussi bientôt en ligne et que 64 guichets de Poste Maroc pourront enregistrer les inscriptions à partir du 1er octobre. Mais comment les Marocains intéressés peuvent-ils déjà s’inscrire alors que la question de la CNSS n’est toujours pas tranchée ? « Le dossier est en cours de validation à la primature », nous informe Khalid El Forkani, qui concède que, pour le moment, le statut fonctionnera sans couverture.
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Les équipes Maroc PME pas encore formées
Du côté de la Confédération des marocaine de TPE-PME, on voit rouge. Son président Abdellah El Fergui évoque surtout des problèmes de forme, regrettant un manque de concertation. Le 28 septembre, il a pu rencontrer la direction de Maroc PME pour éclaircir certains points relatifs à la communication. « Leur objectif est l’inscription de 10 000 auto-entrepreneurs mais il faut mieux les accompagner que d’atteindre un nombre. L’objectif premier est d’aider ces porteurs de projets », commente pour Telquel.ma Abdellah El Fergui.
Il pointe notamment du doigt la nécessité d’accompagner ces entrepreneurs. « Parmi les personnes concernées, il y a de jeunes analphabètes qui ne maîtrisent pas l’outil informatique. Il faut s’adresser à eux à travers des partenaires locaux pour lier des contacts directs », nous explique-t-il, rappelant le fort taux de mortalité des jeunes entreprises. A ce sujet, Khalid Forkani se veut rassurant, mais reconnaît que Maroc PME n’est pas tout à fait prête : « Nous sommes en train de préparer l’accompagnement adéquat », nous explique-t-il. L’appel à manifestation d’intérêt concernant cet accompagnement a été publié ce 29 septembre.
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Ce nouveau statut a pour avantages une fiscalité avantageuse, un accompagnement, des procédures administratives allégées ou encore le fait de pouvoir domicilier l’entreprise chez soi.
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