A 43 ans, elle est la première femme à diriger la municipalité d’Azilal. Elle, c’est Aicha Ait Hadou, élue PAM, benjamine d’une fratrie de cinq enfants et titulaire d’un doctorat en Science politique et droit constitutionnel à l’université Cadi Ayyad de Marrakech.
Mais si elle y a toujours baigné depuis l’enfance, son intérêt pour la politique lui est venu après son expérience au ministère du Développement social et de la Famille dirigé à l’époque par Nouhza Skalli.
Je fais parti d’une famille qui est toujours présente dans la politique. Mon père était un membre connu de l’USFP dans les années 1960 et 1970. Mais mon expérience en tant que conseillère au ministère du Développement social m’a vraiment lancé dans la politique
Mais pour Aicha Ait Hadou qui n’est pas à sa première expérience en politique, cette élection n’était pas gagnée d’avance dans une commune connue pour son conservatisme. « C’est difficile pour une femme de devenir présidente à Azilal» confie-t-elle. «Lors des élections précédentes, une femme s’était déjà présentée mais n’avait pas été élue. Mais depuis les choses commencent à changer. Cette fois sur les 47 communes que compte la province, plusieurs femmes ont été élues conseillers » ajoute-t-elle.
« Le travail en équipe » comme atout
Cependant, si elle a connu sa première expérience politique avec le FFD (Front des forces démocratiques), c’est sous l’étiquette du PAM (Parti authenticité et modernité) qu’elle a été élue présidente de la municipalité d’Azilal avec 20 voix (élus du PAM, du MP et de l’Istiqlal) contre 9 voix (PJD et USFP notamment).
La nouvelle présidente compte sur un atout, « le travail en équipe ». « J’avais toujours eu pour habitude de travailler en équipe quand j’étais encore sur les bancs, et aujourd’hui en tant que responsable de la municipalité d’Azilal je vais en faire de même. Je travaille toujours en procédant à un diagnostic de la situation et je fais participer tous ceux qui sont autour de moi » nous raconte-elle.
Et le diagnostique qu’elle dresse de la situation d’Azilal n’est pas flatteur. « Azilal est pauvre, très pauvre », avance-t-elle. « Il manque beaucoup de choses qui ne pourraient être réglées que sur le long terme» ajoute-elle.
Consciente du travail qui l’attend, la présidente s’est attelée à définir son programme de travail sur plusieurs points, notamment plaider la cause des habitants auprès des autorités à Rabat.
Eviter la fuite des étudiants d’Azilal
Au cours de son mandant, Aïcha Ait Hadou veut fournir aux habitants de l’eau potable et de l’électricité, mais aussi des établissements scolaires et culturels. « Il en manque à Azilal. Surtout un lycée technique ».
Elle rêve aussi d’une classe préparatoire à Azilal, pour éviter la fuite des jeunes étudiants vers d’autres villes. « On souhaite avoir une annexe d’université à Azilal pour éviter que les futurs bacheliers ne soient pas obligés de quitter la municipalité pour poursuivre leurs études supérieurs à Marrakech ou à Béni Mellal » nous explique-t-elle. « Quand ils s’en vont ils ne reviennent plus » déplore la présidente. Pour y pallier, un« projet d’établissement supérieur a été lancé» en début de semaine dernière lors d’une réunion avec le gouverneur de la région, affirme-t-elle.
Outre la politique, Aicha Ait Hadou est également présente dans le social. En plus d’être membre du comité du croissant rouge à Azilal, elle est également membre de la commission régional des droits de l’Homme, de la commission de l’initiative national pour le développement, et membre de plusieurs associations de la région.
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