Le ministère de l’Intérieur a annoncé durant le dernier scrutin électoral que la représentation de la femme a connu un renforcement significatif. Selon lui, ce renforcement a été particulièrement visible au niveau des candidatures qui ont dépassé 21% à l’échelle locale et 38% au niveau régional. Une augmentation qui a eu des retombés au niveau des élues. Ainsi, ce sont plus de 6.673 élues qui ont été portées aux sièges des conseils communaux et régionaux, soit le double du nombre enregistré lors des communales de 2009.
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Cependant, cette augmentation n’a pas été suivie par l’élection de femme aux présidences des différents conseils qui composent le royaume. Au niveau régional, aucune femme n’a été élue présidente de région. Aucune statistique officielle n’a, pour le moment, été publiée concernant les performances des candidates féminines. Mais la tendance générale montre clairement une écrasante domination masculine, notamment dans les grandes villes. Quelles en sont les raisons ?
Changement de mentalités et des lois
Pour Khadija Rouissi, députée PAM et militante féministe, «un sérieux travail doit être fait non seulement au niveau des mentalités, mais également au niveau des lois». Dans ce sens, elle critique le manque de tête de liste féminine dans les listes des partis politique sous prétexte que les femmes « ne gagnent pas les élections ».
Pour elle, l’élection de Najwa Koukous, présidente de la jeunesse du PAM, en tant que conseillère communale dans la circonscription populaire de Ben M’sik à Casablanca contredit cet argument d’autant plus que la concernée est âgée 25 ans. La représentante du parti au tracteur souhaite également voir la mise en place d’outils juridiques instaurant une véritable parité dans les listes. Des outils juridiques qui auraient dû figurer dans les textes fondateurs de l’autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination, prévue par l’article 164 de la Constitution.
De nouveaux quotas?
Même son de cloche du côté de Nouzha Skalli, député PPS et militante féministe qui estime que seule l’instauration d’un quota permettra de « régler ce problème ». L’ancienne ministre du Développement social et de la famille estime également que la mise en place de l’autorité pour la parite prevue par la Constitution permettra l’instauration d’un quota permettant une véritable parité homme/femme.
Pour sa part, Abdelhak Elarabi, directeur de la campagne électorale du PJD estime que les listes féminines des deux scrutins « ont pompé beaucoup de compétences du parti qui n’a pas pu présenter davantage de femmes ». Reste à savoir désormais si l’autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination verra finalement le jour ou si les hommes, et femmes, politiques du royaume reformeront les lois électorales.
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