Loubna Abidar a été un temps "obligée de porter la burqa"

Nabil Ayouch et Loubna Abidar étaient les invités du talk-show français "C a Vous". Ils sont revenus sur la polémique entourant le film Much loved, dont la sortie est prévue en France mercredi 16 septembre.

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Le talk-show ‘C a Vous’ diffusé sur France 5 recevait, le 11 septembre, le réalisateur et l’actrice principale du film Much Loved, Nabil Ayouch et Loubna Abidar. L’occasion pour les deux protagonistes de revenir sur la polémique autour du film basé sur l’histoire de quatre prostituées marocaines.

Interrogé sur sa volonté de faire partie du casting de Much Loved, Loubna Abidar a déclaré ne pas avoir hésité : « J’ai tout fait pour rencontrer le réalisateur. J’ai grandi au cœur d’un quartier où travaillent ces femmes. J’ai toujours été surprise de leur accueil, de leur gentillesse et de leurs forces. Quand j’ai su que Nabil Ayouch préparait un scénario pareil, je me suis battu pour figurer au casting» a-t-elle confié à l’animatrice de C à vous.

La journaliste rebondira en lui demandant si elle avait conscience des risques qu’elle prenait en acceptant un tel rôle. «Au début oui,  c’est un sujet très courageux » lui répond ainsi l’actrice récemment primée au Festival d’Angoulême. Plus tard dans l’interview, elle confiera avoir craint pour sa sécurité et admet avoir été «obligée de porter la burqa pendant un temps». L’actrice a également dû quitter le Maroc pendant plusieurs semaines suite à la polémique suscitée par le film.

 Lire aussi : Much Loved : Nabil Ayouch avait mis ses actrices sous protection

Rappelant que le film avait été interdit au Maroc, notamment après la diffusion de menaces de mort sur les réseaux sociaux, sans qu’il puisse être présenté officiellement à la commission de censure, Nabil Ayouch estime «qu’une partie de la société n’a pas envie de voir cette réalité». Et d’ajouter : «et il y a surtout une partie de la société à qui on ne laisse pas la possibilité de faire un choix, parce que le cinéma c’est quand même un choix d’aller ou de ne pas aller voir un film.»

«Le réalisme du film a dérangé»

Interrogé sur le sujet même du film, la prostitution, le réalisateur estime qu’il ne s’agit pas d’un sujet tabou au Maroc : « Il y a beaucoup de journalistes, dans la presse écrite notamment, qui ont fait des sujets sur la prostitution, qui ont fait des dossiers très épais, et il y a beaucoup d’associations de femmes qui s’expriment sur ce sujet. Mais peut-être que c’est le réalisme avec lequel le film a été traité qui a dérangé. »

Conscient que le  sujet peut créer un débat agité entre conservateurs et progressistes, Ayouch indique qu’il n’a pas vraiment compris l’interdiction de son long-métrage, tout en déclarant ne pas vouloir se « me mettre dans la tête des censeurs. »

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