Le secteur industriel appelle de tous ses vœux le renforcement des mesures de défense commerciale. C’est au tour du principal sidérurgiste du pays, la Sonasid, de lancer l’appel. Après l’émission du profit warning sur les résultats semestriels, destiné à la communauté des porteurs du titre, sans pour autant présenter les chiffres, le top management lance un appel public aux autorités de tutelle. La baisse de 12% des prix de vente serait à l’origine de cette alerte. La diminution résulte autant de la surcapacité de production internationale que nationale. Quand l’immobilier ne va plus, rien ne va. Un adage qui traduit la difficulté d’écoulement de la production sur le marché de la construction et du BTP.
Sur le plan international, les exportations européennes et chinoises vers le Maroc en fer à béton et fil machine renchérissent les coûts. Même si ces produits bénéficient déjà de mesures de protection douanières. La matière première, la ferraille est malmenée par les producteurs étrangers n’utilisant pas cet intrant, mais puisent directement dans les minerais de fer. Les prix enregistrent une chute vertigineuse de 130 dollars/tonne en début d’année 2014, elle est à 50 dollars/tonne durant la même période en 2015.
Aussi, pour l’aciériste qui accapare 50% du marché marocain, la solution réside dans le prolongement des mesures de protection. Une sortie qui arrive à point nommé. La mesure de sauvegarde accordée par l’Etat sur les importations du fil machine et fer à béton porte sur les années 2014 et 2015. Elle a été émise au profit de l’association des sidérurgistes du Maroc (ASM) comprenant Moroccan Iron Steel, Somastel, Univers Acier, Ynna Steel et Sonasid. Elle consiste en un droit additionnel particulier qui varie en fonction des contingents : en 2014, de 0,55 DH/kg pour 100 000 tonnes de fil machine et 60 000 tonnes de fer à béton. Une augmentation de 10% de ce droit est appliquée en 2015.
Ces mesures ne semblent plus suffire. La Sonasid, et il ne faudra pas s’étonner que d’autres opérateurs la suivent, requiert une prolongation de ce régime préférentiel. Détenue à parts égales par l’aciériste indien Arcelor Mittal et la SNI, la Sonasid plaide pour une prolongation de 4 années du dispositif de protection. Une enquête menée par le ministère du Commerce extérieur serait en cours pour déterminer l’opportunité de la reconduction. La décision finale sera rendue vers la fin de cette année.
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