Abdelilah Benkirane VS Ilyas Elomari: l'éternel duel

Un duel avant l’heure. À quelques semaines des élections et avant la campagne électorale, Abdelilah Benkirane et Ilyas El Omari s'affrontent déjà.

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Samedi, 8 août. Nous sommes au club des travaux publics de Rabat et deux invités d’envergure sont attendus. Tout sourire, Mustapha Bakkoury, secrétaire général du PAM et Ilyas ElOmari, son adjoint, arrivent. Fiers, ils répondent aux journalistes. C’est que pour eux, aujourd’hui est un grand jour. Leur parti est à la tête des élections professionnelles. Ilyas ElOmari, celui qu’on présente comme le véritable patron de la formation et le bras droit de Fouad Ali El Himma, ne mâche pas ses mots. Après avoir répondu aux questions des journalistes et commenté les résultats, il aborde son sujet de prédilection : Abdelilah Benkirane et ses déclarations.

Le chef du gouvernement qui avait traité Ilyas El Omari de « mafiosi » ou encore de « Ben Ali marocain » en prend pour son grade. « S’il y a vraiment un Benali au Maroc, il est du devoir de Benkirane de l’arrêter. Sinon, il est complice », répond le pamiste à Benkirane. Second accrochage: les félicitations entre concurrents suite aux résultats des élections. « Nous aurions voulu qu’Abdelilah Benkirane félicite notre parti, vu que nous l’avons félicité pour ses résultats », déplore ElOmari. L’intéressé n’a pas manqué de répondre à ces déclarations.

Dans une conversation téléphonique avec nos confrères d’Akhbar Al Yaoum, le chef de la primature répond. « Il (ElOmari ; ndlr) n’est pas à la recherche de félicitations mais plutôt d’une reconnaissance de son parti ». Réponse rapide de l’autre partie : « Benkirane n’est pas mon créateur pour que j’attende une reconnaissance de sa part ». 

Il faut dire qu’Abdelilah Benkirane ne s’est pas montré conciliant avec ce parti de l’opposition. Certainement, beaucoup moins virulent qu’avant les élections 2011 où il accusait directement l’actuel conseiller du roi, Fouad Ali El Himma. Mais il reste que Benkirane est bien loin de vouloir mettre le PAM sur le même piédestal que les autres partis. « Il (ndlr 😉 ne le prend pas personnellement, mais Ilyas El Omari représente pour lui tout un symbole de choses qu’il faut combattre », nous confie un des plus proches collaborateurs du Premier ministre. Plusieurs analystes préfèrent rappeler que les attaques de Benkirane contre les dirigeants du PAM et vice-versa ne sont rien d’autre qu’une campagne électorale avant l’heure. Du côté du PJD, on préfère nuancer. « Cela n’a rien à avoir avec les élections. Il (Benkirane, ndlr) a toujours insisté pour garder le même avis concernant certaines personnes », rassure notre source.

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