On s’attendait à un profit warning, mais c’est la décision de la suspension de la cotation qui est tombée. C’est officiel depuis le 5 août, le groupe est en quasi-cessation d’activité.
L’arrêt des transactions sur la place casablancaise traduit la tendance baissière du titre. En effet, en l’espace de 8 mois, il a perdu près de 46% de sa valeur. Que se passe-t-il ? C’est via un communiqué de presse avec des énonciations aux tournures dramatiques que La Samir annonce en vrac : le retard dans l’approvisionnement de la raffinerie en pétrole brut, en raison de la situation sur le marché international et des difficultés financières de la société, l’arrêt de certaines unités de production… ». Contacté par Telquel.ma, le top management du groupe est aux abonnés absents. Il reste fidèle à sa tradition d’opacité. On n’en saura pas plus.
L’actionnaire majoritaire, Corral Holding, n’est visiblement pas disposé à mettre la main dans la poche. Alors pourquoi la filiale marocaine a-t-elle choisi ce timing pour lancer cette « alerte » ? Cette situation de crise trouve certainement son origine dans l’arrivée à terme de l’échéance de remboursement de l’emprunt obligataire contracté par le groupe en 2008. Cette année, La Samir est tenue de s’acquitter d’un montant s’élevant à 800 millions de dirhams.
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De plus, son endettement auprès des banques est évalué à 22 milliards de dirhams. Ceci étant, un accord de restructuration de la dette avec la Banque Centrale Populaire, a toutefois été signé en avril dernier. Il repose sur un apport de 3,1 milliards de dirhams. Sur le marché, les opérateurs pointent du doigt les défaillances de gestion du management. Les créanciers notamment bancaires réclament davantage de garanties pour continuer à rééchelonner la dette.
Sur le terrain, les gérants des stations-services du pays ne s’alarment pas pour autant. « Le ravitaillement en produits pétroliers ne pose pas encore problème. Les réserves obligatoires permettent au pays de tenir 6 mois », explique Zakaria Rabaa, secrétaire général de la fédération les regroupant. D’autant plus que « la délégation du ministère de l’énergie et des mines a certifié prendre le dossier en main. Le groupe représente 70% du marché de la distribution en produits pétroliers », précise-t-il.
Autre point. Si La Samir souligne ses difficultés de financement des importations en pétrole brut, il n’existe aucun élément permettant d’évaluer le coût de son approvisionnement. Les prix des transactions relèvent du plus grand secret.
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