Le roi est au service du citoyen et de son peuple. C’est ce qu’il a martelé lors du discours du trône le jeudi 30 juillet. « Comme je t’en ai fait le serment, je continuerai à travailler jusqu’au dernier souffle pour arriver à ce dessein (faire profiter tous les Marocains des richesses de la nation, ndlr). Car Notre ambition pour rendre heureux Notre peuple est sans limites ». Mohammed VI adopte un ton plus proche, caractéristique de ses derniers discours et essaye de faire parler son cœur : « Tout ce que vous vivez m’intéresse : ce qui vous atteint m’affecte aussi, ce qui vous apporte bonheur me réjouit également. Ce qui vous tracasse figure toujours en tête de mes préoccupations ». Au-delà du lyrisme, Mohammed VI ne semble plus vouloir faire dans l’abstrait et les généralités. Tout au long de son discours il a dénoncé des maux précis en citant des situations particulières et en s’érigeant parfois en exemple. Il a ainsi dénoncé les tracasseries administratives dont souffrent les MRE, l’attachement maladif à l’obtention du baccalauréat, ou encore le rejet des langues étrangères, un point sur lequel il partage son vécu : « Même si j’ai étudié dans une école marocaine suivant les programmes et les cursus de l’enseignement public, je n’ai aucun problème avec les langues étrangères. » Un fil conducteur est décelable dans ce discours: Mohammed VI invite les Marocains à l’ouverture et la tolérance et ne pas exprimer leur identité par un repli sur soi. Et il rappelle que non seulement l’État c’est lui, mais que l’identité des Marocains c’est aussi lui, car l’une de ses missions est de « sanctuariser l’identité ».
Une identité ouverte sur les autres
« Ce grand monde, […] c’est le miroir où il nous faut regarder pour nous connaître de bon biais. » C’est en ces termes que Montaigne défendait l’ouverture sur l’autre et sur le monde. Mohammed VI le dit bien différemment, mais défend la même idée : « Contrairement à ce que prétendent certains, l’ouverture sur les langues et les autres cultures, ne portera aucunement atteinte à l’identité nationale. Bien au contraire, elle contribuera à l’enrichir ». Pour cela, le monarque plaide pour une refonte du système éducatif qui jouerait son rôle d’ouverture et de promotion sociale et qui se dresserait en rempart contre « les démons de l’extrémisme et de l’ostracisme ». Marocains soyez ouverts sur les autres et n’ayez pas peur pour votre identité, aurait pu dire Mohammed VI. Il n’est pas allé jusque-là. Mais il s’est voulu rassurant sur la préservation de l’identité marocaine, qui inquiète de nombreux hommes politiques et une partie des Marocains. À ceux-là, le roi répond : « l’identité marocaine est, grâce à Dieu, séculaire et bien enracinée, et elle se distingue par la diversité de ses composantes qui s’étendent de l’Europe jusqu’aux profondeurs de l’Afrique ». Les Marocains sont donc invités par Mohammed VI à apprendre des langues étrangères, et ceux qui défendent le contraire font preuve d’ « égoïsme » et « hypothèquent l’avenir des générations montantes, sous prétexte de protéger l’identité ».
Des croyances religieuses à préserver
« La nécessité de préserver […] l’identité marocaine authentique qu’on nous envie », ne semble pas être une invitation au nationalisme primaire ni au chauvinisme moribond, dans ce discours du roi. Cette injonction à préserver l’identité marocaine n’est pas non plus liée aux bonnes mœurs. Les éléments de langage qu’il fournit sont clairs : l’identité marocaine est à opposer au terrorisme et à l’extrémisme religieux. Ainsi le monarque insiste : « ne permets à personne venu d’ailleurs de te donner des leçons sur ta religion». Mohammed VI rappelle que l’identité marocaine est indissociable du rite sunnite malékite, et que le « devoir patriotique » est de protéger ce « choix » religieux qui est « transmis de père en fils ». Pour Mohammed VI, les « valeurs civilisationnelles » du Maroc sont liées à la « tolérance » et la « modération ». Sous le règne de son grand-père, les Marocains se sont battus «pour faire triompher les valeurs spirituelles et humaines auxquelles nous croyons tous », dit-il. Aujourd’hui il faut lutter contre « l’extrémisme et le terrorisme », prévient-il. Mohammed VI fait donc une piqûre de rappel : l’identité marocaine entre dans ses prérogatives et aucun (autre) homme politique ne peut l’instrumentaliser.
L’identité marocaine est claire: 80% d’amazigh et 20%
d’immigrés de par le monde marocanisé avec la langue Amazigh la plus parlée au
Maroc, avec le Malékisme pour les musulmans du Maroc et les Chrétiens, juifs et
non-religieux qui forment la foi du Maroc, rejetant totalement les Chi’a, les
Wahhabites et Salafistes en général qui ne font pas la fibre du Malékisme et
soufisme marocains.
Et sur le point des langues, il a directement visé Benkirane
et ceux qui s’opposent aux langues étrangères et en particulier la lenteur d’officialiser
la langue première du Maroc l’Amazigh et d’activer les formes prévues dans la
Constitution de 2011 qui trainent toujours dans les tiroirs de Benkirane et son
gouvernement.