Une récente étude réalisée par la Banque mondiale, la Berd et la BEI fait état de l’environnement entrepreneurial dans les pays de la région Mena et plus particulièrement au Maroc, en Tunisie, en Egypte et en Jordanie. 6 500 chefs d’entreprise de la région ont été interrogés aléatoirement, entre mai 2013 et mars 2015. Les résultats de l’enquête montrent que trois éléments principaux font obstacle au développement des entreprises au sein de la région : le secteur informel, la corruption, et l’instabilité politique. Le facteur de l’instabilité politique n’arrive qu’en sixième position pour le Maroc. Les principales barrières à la conduite des affaires dans le royaume sont la concurrence déloyale exercée par le secteur informel, la corruption et le manque de ressources humaines.
Un secteur informel handicapant
D’après le rapport, 47,3% des chefs d’entreprise marocains interrogés estiment qu’ils doivent rivaliser avec le marché informel qui représente une part très importante de la croissance au Maroc (40% du PIB en 2014). Ce secteur concerne plus particulièrement les jeunes et les femmes en zones rurales où il constitue la seule alternative pour trouver un emploi. Le rapport indique également que les petites entreprises se tournent plus facilement vers le secteur informel afin d’éviter des procédures bureaucratiques contraignantes et le paiement de taxes.
Un taux de corruption 2,6 fois plus important que la moyenne de la région
La corruption est le deuxième obstacle majeur auquel doivent faire face les entreprises au Maroc. 18,2% des chefs d’entreprises affirment que l’obtention d’une licence d’importation nécessite le versement informel d’argent ou de cadeaux. C’est une caractéristique profondément ancrée dans la société marocaine, plus que dans n’importe quel autre pays de la région étudiée, précise l’enquête. Toutefois le coût de la corruption (0,2% du chiffre d’affaires) est relativement faible comparé aux autres pays.
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Un manque de ressources humaines
Le troisième obstacle au développement des entreprises marocaines est le manque de qualification de la main d’oeuvre. L’enseignement supérieur ne permet pas aux étudiants d’acquérir les compétences nécessaires pour travailler dans le secteur privé, souligne le rapport.
Enfin, selon l’étude, les petites entreprises ne souffrent pas des mêmes maux que les grandes compagnies. En dehors de la corruption, barrière commune aux grandes et petites entreprises, les petites compagnies sont davantage touchées par des problèmes liés à l’accès au foncier et à l’électricité alors que les grandes doivent faire face à des contraintes de financement. Les grandes compagnies manifestent un besoin de financement important et la demande d’un crédit financier auprès des banques marocaines exige d’importantes garanties de la part des entreprises.
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