Algérie: des affrontements ethniques à Ghardaïa font plus de 20 morts

Ghardaïa au sud d'Alger est de nouveau le théâtre d'affrontements entre Arabes et Berbères. Au total 22 personnes y ont trouvé la mort selon un nouveau bilan.

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Crédit : AFP

Au moins 22 personnes ont été tuées durant les dernières 48 heures dans la résurgence des heurts ethniques dans la ville de Ghardaia (600 km à l’est d’Alger), secouée depuis trois ans par des actes de violence chroniques entre Arabes et Amazighs, selon un nouveau bilan fourni par les autorités locales cité par la MAP.

Le nouveau ministre de l’Intérieur Nouredine Bedoui s’est rendu sur place, rapporte l’Agence de presse algerienne (APS). Malgré un impressionnant dispositif sécuritaire avec le déploiement de milliers de policiers et de gendarmes, les incendies et les actes de vandalisme se sont poursuivis de plus belle contre des habitations, des locaux commerciaux, des véhicules particuliers et des édifices publics.

La reprise de ces heurts intervient quelques jours après la mise en place d’une commission interministérielle chargée de l’examen des voies et moyens pour consolider la maitrise de la situation dans la région de Ghardaïa. La situation sécuritaire dans la région s’est nettement dégradée depuis la visite, vendredi  3 juillet  dernier, du nouveau ministre de l’intérieur qui a accusé «des parties tendancieuses » de vouloir semer la division parmi les populations de cette wilaya.

Foyer du mouvement de contestation des policiers

En dépit de nombreuses initiatives entreprises par le gouvernement, la région Ghardaïa s’est transformée en un foyer de tension permanent, mettant en péril la stabilité de tout le pays sur fond d’accusations des forces de l’ordre de comportements discriminatoires envers les Amazighs.

C’est justement de la ville de Ghardaïa qu’est parti, à l’automne 2014, le mouvement de contestation inédit des policiers, avant de faire tache d’huile dans plusieurs autres régions du pays. Des manifestations de soutien à la ville de Ghardaïa, assiégée un certain temps, ont été organisées dans les villes voisines, dans la capitale d’Alger et même en Europe et au Canada.

Les heurts ethniques entre Mouzabites amazighophones, de rite ibadite, et les Chaâmbas, des arabes malékites, ont fait des dizaines de victimes depuis décembre 2013, outre l’incendie et la destruction de centaines de maisons et de magasins.

Lire aussi : Un rapport algérien accuse le Maroc de semer le trouble à Ghardaïa

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