Environ 400 ressortissants subsahariens ont été délogés de 85 appartements qu’ils occupaient illégalement. Les autorités locales, en coordination avec les différents services concernés sous la supervision du parquet général compétent, ont procédé à l’opération d’évacuation de ces ressortissants subsahariens et les ont transportés à bord de 16 autocars vers différentes villes du royaume, rapporte la MAP qui cite la Direction des affaires générales de la Wilaya de Tanger.
La perquisition des appartements évacués a permis la saisie de canots pneumatiques, de moteurs et des rames utilisés dans les opérations d’émigration clandestine vers l’autre rive de la Méditerranée. Cette opération d’évacuation fait suite à l’ultimatum lancé par les autorités de Tanger aux Subsahariens qui squattent des appartements à Boukhalef, les sommant de plier bagages dans les 24 heures sous peine de voir intervenir les forces de l’ordre.
Évacuation dans « de bonnes conditions »
Toutefois en ce qui concerne les conditions de l’opération, les avis divergent. Pour Abdelouahab Sbai, le président de l’Association de solidarité et droits du voisinage, cette opération d’évacuation « s’est déroulée dans de bonnes conditions et aucun incident n’a été enregistré », vu que les migrants subsahariens avaient avisés d’avance par les autorités locales. Mais il a également exprimé à la MAP sa « crainte de voir ces ressortissants africains retourner aux appartements libérés » une fois l’opération terminée.
Il a, dans ce sens, proposé de renforcer la présence des forces publiques au quartier Al Irfane pendant au moins une semaine jusqu’à ce que les propriétaires des appartements, dont la majorité sont des Marocains résidant à l’étranger, puissent répondre présents et prendre les mesures nécessaires pour protéger leurs maisons.
« Un blessé et un mort » selon le Gadem
Le Gadem (Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers) estime de son côté que de nombreux ressortissants subsahariens « ont été contraints de monter » dans des bus et déplacés vers plusieurs villes, dont Rabat et Taroudant. Dans un communiqué parvenu à Telquel.ma le Groupe avance même qu’«une personne a été blessée pendant l’intervention et la seconde décédée».
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Le Gadem a également fait part de son inquiétude quant à « cette recrudescence du climat d’intolérance au Maroc et de la haine envers les Noirs non ressortissants, et exprime sa préoccupation envers le caractère discriminatoire et illégal de ces opérations d’évacuation ». Le Groupe affirme par ailleurs avoir pu identifier au moins une famille titulaire d’un contrat de bail qui a toutefois été délogée par les forces de l’ordre à la demande des voisins.
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