A tout juste 23 ans, Myriam Adnani a pris son envol. Née aux Pays-Bas en 1991, d’origine marocaine, elle a toujours eu une longueur d’avance : « J’ai eu mon baccalauréat à l’âge de 17 ans, et j’ai sollicité l’école de pilote ».
Cette école de pilote, la CAE NLS Oxford Aviation Global Academy d’Amsterdam, est l’une des plus reconnues dans le milieu de l’aviation commerciale. Elle était presqu’en avance dans sa réussite : « On m’a fait passer tous les tests, que j’ai réussi, pour finalement m’annoncer que j’étais encore trop jeune pour porter cette lourde responsabilité ». Et pour cause. Pour devenir pilote de ligne dans un vol commercial, il faut au minimum être âgé de 18 ans.
Prenant son mal en patience, la jeune Myriam décide donc de reprendre ses études et d’entamer un bachelor en droit. Une fois cette étape franchie, elle revient frapper à la porte de la prestigieuse école d’Amsterdam, où elle est acceptée.
Deux ans de formation intense
Pendant presque deux ans, la jeune femme originaire d’Oujda alterne entre cours théoriques à Hoofddorp (au nord-ouest des Pays-Bas) et enseignement pratique avec des formations aux États-Unis et en Belgique. Tout en gardant en tête son rêve le plus cher : devenir pilote de ligne. Un rêve qui peut paraître inaccessible pour les femmes, mais pas pour elle. « Le métier de pilote demande de la pratique, ce qui attire moins les femmes. Je crois quand même qu’il n’y a pas assez de femmes qui exercent ce métier, elles sont en minorité ».
En effet, selon les dernières études, il y a environ 5% de femmes pilotes de ligne (6% chez la Royal Air Maroc). Même si les statistiques varient d’une compagnie à l’autre, c’est très peu. Mais la jeune pilote reste néanmoins optimiste :
Je crois que, de nos jours, il n’y a presque plus de différence pour exercer certains métiers, qui n’étaient auparavant faits que par les hommes. Les choses bougent.
« Extrêmement heureuse et bénie »
Le 14 mars, ses nombreux abonnés Facebook ont pu apprécier le bonheur de Myriam Adnani. Une photo d’elle dans un cockpit, tout sourire, qui n’aurait même pas eu besoin de légende. « Après presque deux ans, je suis enfin prête à devenir pilote pour vols commerciaux. Je me sens extrêmement heureuse et bénie ! » a-t-elle écrit, enthousiaste au possible.
Fière du travail qu’elle a accompli, elle ne souhaite néanmoins pas que le monde se focalise sur sa confession religieuse : « Je trouve que c’est un grand honneur que mes concitoyens soient fiers de ce que j’ai réalisé. Cependant, j’aurai bien aimé que l’on prenne en considération mes résultats et ma prestation. J’ai obtenu une note de 92/100 en théorie ! ». Pour autant, la jeune diplômée garde les pieds sur terre. Il lui faut désormais trouver un employeur, pour que son rêve soit complètement accompli. Avec un tel parcours et une volonté pareille, elle ne mettra pas longtemps à décoller.
Félicitation et que dieu te protège.