« Mercredi dernier, Loubna est entrée aux toilettes de l’école. Un camarade de classe du nom de Abdelhalim l’a suivie et enfermée puis l’a violée. Quand elle est revenue à la maison, elle boitait mais n’a rien osé dire. Ce n’est que le soir, vers 22h30, quand elle est partie se coucher, que j’ai vu du sang dans les draps. Je lui ai demandé ce qui était arrivé, et c’est là qu’elle m’a raconté ce qu’elle avait subi », nous confie Jamila, la mère de Loubna. Cette dernière est par la suite partie chez les parents du suspect pour demander des explications. « Ils m’ont dit fais ce que tu veux, on a peur de rien ! Ramène même les forces de l’ordre de Rabat si tu peux ! », raconte la mère de la victime qui s’est faite chasser du domicile des parents du présumé violeur.

« A l’issue d’un examen médical, il a été certifié qu’elle était toujours vierge mais plusieurs lésions anales ont été constatées », nous explique la mère de Loubna. D’après son témoignage, « le professeur était rentré chez lui et a laissé l’adolescent de 14 ans s’occuper de la classe ». « Loubna m’a avoué que l’instituteur partait souvent et laissait ce gamin les surveiller ou même les enseigner des fois », détaille-t-elle.

2 000 dirhams pour acheter son silence

Le 23 mai, l’instituteur rend visite aux parents en vue « d’arranger les choses ». « Il m’a proposé 2 000 dirhams afin que je me taise et qu’on retire la plainte à l’encontre du violeur », nous confie la mère de Loubna, précisant qu’elle est « déterminée à poursuivre en justice le violeur de sa fille ». « L’adolescent est actuellement en détention provisoire mais l’enquête n’a toujours pas été ouverte », précise un militant de l’AMDH à Agadir.

Aujourd’hui, Loubna garde encore des séquelles psychologiques du viol. « Ma fille ne dort pas, elle a très peur et ne se comporte pas normalement », nous confie la mère de la victime, qui prévoit « d’emmener sa fille chez un psychologue dans les plus brefs délais ».