Nabil Ayouch en quatre polémiques

Ce n’est pas la première fois qu’un travail de Nabil Ayouch suscite le débat. Retour sur les productions polémiques du réalisateur de Zine Li Fik.

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Le cinéaste Nabil Ayouch. Crédit : Yassine Toumi

Si le prochain film de Nabil Ayouch fait autant parler, c’est qu’il déshabille quelque part une réalité toujours taboue au Maroc, celle des prostituées. Dans Zine li fik, le réalisateur suit la vie de quatre prostituées, une histoire qui lui vaut beaucoup de critiques au vu des quelques scènes qui ont filtré sur Internet, jugées indépendamment de leur place dans la trame du long métrage. Depuis, le film est déjà sur toutes les lèvres, suscitant une grande polémique.

Mais le réalisateur marocain est un habitué de la polémique. Filmant la réalité coûte que coûte, le travail de Nabil Ayouch fait souvent réagir. Retour sur quatre polémiques que le réalisateur a connu durant son parcours cinématographique.

Une minute de soleil en moins

Un film que le public marocain ne verra jamais. Commandité par la chaîne Arte, l fait partie de la collection Masculin/Féminin regroupant le travail de dix réalisateurs s’étant intéressé à la question du genre. Interdit lors de sa sortie en 2002, Une minute de soleil en moins créé une vive polémique auprès du PJD qui exige même le remboursement de l’aide publique attribuée à Nabil Ayouch à cause de scènes sexuellement explicites. Nabil Ayouch réussit néanmoins à organiser une projection privée destinée à la presse.

Whatever Lola Wants

En 2008, Whatever Lola Wants de Nabil Ayouch doit être projeté projeté lors de l’ouverture du Festival d’Alexandrie mais est déprogrammé à la dernière minute. Pour justifier, cette décision certains organisateurs du festival déclarent que le film est projeté dans d’autres festivals. Un autre groupe d’organisateur qualifie le film de « moyen » et expliquent que certaines scènes du film, tournées en Egypte, sont offensantes pour le public égyptien. Le réalisateur, ainsi que Noureddine Saïl, directeur du Centre cinématographique marocain, n’avaient pas manqué d’exprimer leur indignation.

My Land

En 2012, Nabil Ayouch sort My Land, un documentaire filmé en Israël où il donne la parole à des réfugiés palestiniens ayant quitté leurs terres en 1948 mais aussi à des Israéliens nés dans cette terre et tenant à cette terre autant que les Palestiniens. Plusieurs médias conservateurs vont jusqu’à traiter Nabil Ayouch de sioniste. Sur les réseaux sociaux, certains internautes en sont même venus à  insulter la mère du réalisateur (qui est  de confession juive). En réponse à ces critiques, le cinéaste publie une tribune dans plusieurs médias, parmi lesquels Telquel.ma, où il explique sa position sur le conflit israélo-palestinien.

Ali Zaoua

En avril 2015, Hicham Moussoune, acteur ayant joué le rôle de l’3ouina dans le film  Ali Zaoua accorde une interview au portail d’information AlYaoum24 dans laquelle il affirme qu’il aurait « préféré rester dans la rue ». Il a notamment accusé les personnes avec lesquelles il a travaillé dans le cinéma de ne pas lui avoir accordé de rôles par la suite, sous-entendant que Nabil Ayouch l’avait « exploité ». Des déclarations auxquelles le réalisateur a répondu dans une interview accordée à Telquel.ma. « Hicham Moussoune se comportait très mal sur le plateau », nous a-t-il confié. « Sur Lalla Fatima, après la première saison, un ensemble de techniciens et de comédiens m’ont dit ne plus vouloir travailler avec lui parce qu’il était insupportable. Malgré cela, je l’ai imposé parce que j’avais beaucoup d’affection pour lui », raconte Nabil Ayouch.

 

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