Nos chanteurs marocains ne sont décidément pas épanouis en amour. Après Saad Lamjarred qui plaque sans regret sa dulcinée dans Enty, lui expliquant que « lui laisser le pouvoir de décider relève des signes de la fin du monde », Daoudia qui implore sa tante d’éloigner son cousin pour qui « l’infidélité est une mode », Ahmed Chaouki qui invoque Qaïs et Laïla, expliquant que « tout homme veut une femme qui n’est jamais sortie avec un autre avant lui » et Hatim Ammor qui menace d’un franc « Mchiti fiha » son amoureuse en chanson, Asmae Lamnawar s’y met aussi avec son nouveau titre, Derti liya tayara.
Sur une musique électronique se mêlant à des sonorités du pays, Asmae Lamnawar se demande, scandalisée, dans un mélange de darija et d’arabe : « Why, why, why, tu viens alors qu’il est trop tard ? ». Une question existentielle à laquelle répond la chanteuse dans le refrain « Derti liya tayara », que l’on pourrait approximativement traduire par un très poétique « tu m’embrouilles ». La chanteuse, connue pour sa voix cristalline et ses reprises des grands classiques de la musique arabe, va jusqu’à se demander si son amoureux se rappelle du jour où « il s’est joué d’elle et s’est foutu de sa gueule », annonçant fermement qu’il est temps « qu’elle se comporte de la même manière », le cœur meurtri. Le somptueux titre censé exprimer les peines d’une rupture sur une musique dansante se termine sur un brutal « Stop ! ». C’est fini.
La chanson, qui semble promise à un beau succès (avec déjà 274 000 vues en moins de 48 heures), pouvant devenir le prochain 3tini Saki, démontre que chanter des déboires conjugaux sur de la musique électronique insipide est devenu un véritable phénomène. Depuis Enty de Saad Lamjarred, au succès qui a dépassé les frontières, nos chanteurs marocains essaient de reprendre cette recette magique, faite de menaces, plaintes virant parfois dans le sexisme, pour réitérer le succès du fils de Nouzha Regragui. Asmae Lamnawar y parviendra-t-elle ? De notre côté, nous espérons que la chanteuse revienne à ses compositions d’antan, mettant en valeur sa voix avec des textes de qualité.
Cet Asmae (qui parfois est comme cette Samira Saïd qui se rappelle qu’elle est marocaine à chaque fois qu’il y a de l’argent à se faire) ne sera jamais ma tasse de Thé.
Album avec un visage totalement retouché avec Photoshop…déjà on sent d’emblée la grosse arnaque.
Une musique insipide et une voix toujours aussi quelconque…voilà comment on peut résumer cette chanson.