Chamboulement dans les universités turques, en principe laïques. Le mois dernier, des étudiants de l’université technique d’Istanbul se sont mobilisés contre un projet d’érection d’une mosquée sur leur campus en lançant une pétition en ligne réclamant en même temps celle d’un temple bouddhiste. Un texte qui a recueilli plus de 20 000 signataires.
Mehmet Karaca, le recteur de l’université en question, a en effet annoncé en mars qu’il allait faire construire une mosquée sur le campus pour répondre à une « très forte demande ». Si ce projet aboutit, cette mosquée deviendrait le premier édifice religieux construit dans l’enceinte même d’un établissement d’enseignement supérieur turc depuis l’arrivée du Parti de la justice et du développement de l’actuel président Recep Tayyip Erdogan en 2002.
Mais la construction d’une mosquée passe mal chez les étudiants d’autres confessions ou athées, surtout que le gouvernement espère que 80 autres seront construites sur l’ensemble du territoire.
« Je ne peux pas satisfaire mes obligations religieuses parce que le temple bouddhiste le plus proche est éloigné de plus de 2 000 km et je n’ai pas le temps d’y aller pendant ma pause déjeuner », s’est plaint un des signataires, Utku Gürçag Borataç, sur le site internet de la pétition. « Un établissement d’enseignement supérieur doit se tenir à égale distance de toutes les religions et non pas d’une seule », a plaidé dans le journal Hürriyet l’étudiante qui a lancé l’initiative, Zeynep Özkatip, qui a ajouté avoir depuis reçu des « menaces ».
Une polémique identique a secoué le campus de l’université d’Izmir, troisième ville de pays. Là, les étudiants ont réclamé la construction d’un temple Jedi, les chevaliers héros de la saga de science-fiction La guerre des étoiles. « Pour recruter de nouveaux Jedi et apporter l’équilibre à la force, nous voulons un temple Jedi », indique la pétition, signée par 7 900 personnes, sur le site change.org.
A la tête du pays depuis 2003, Recep Tayyip Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et islamiste.
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Avec AFP
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