Le 25 mars était l’occasion pour la défense de l’ex-patron de Wana et des 11 autres détenus de faire sa plaidoirie. Lors de cette dernière, l’avocat Amine Lahlou accuse la partie civile de ne pas avoir de preuves quant aux accusations contre Karim Zaz et les 11 détenus.
« L’essentiel de ma plaidoirie a porté sur deux points : le détournement des appels téléphoniques et les relations de Karim Zaz avec les entreprises internationales », nous explique Me Lahlou.
Concernant le premier point, l’avocat a affirmé que rien n’avait été prouvé et que la partie civile ne se basait que sur des suppositions. « La police et les agents de l’ANRT, censés mener l’enquête, n’ont trouvé dans les locaux de l’entreprise de Zaz que des antennes et du matériel informatique, mais aucune trace des cartes SIM. Or, sans la présence de carte SIM, il ne peut y avoir de détournement des appels téléphoniques », argue-t-il.
Quant au second point, celui des relations qu’avait Karim Zaz avec les entreprises étrangères, Me Lahlou explique qu’elles « étaient financières, avec des contrats pour des prestations de services ou en matière de fibre optique ».
Décision attendue le 15 avril
Un autre point sur lequel s’est concentré l’avocat est celui de la date des contrats avec ces entreprises étrangères. « Cette affaire concerne la date de 2011 au sujet de contrats haut débit qu’aurait passé Karim Zaz avec les entreprises étrangères. Or, tous les contrats que la partie civile a présenté datent de 2009 et de 2010. A cette époque, le haut débit n’existait pas encore au Maroc », détaille-t-il.
La défense a également affirmé qu’elle avait été surprise lorsque Wana a présenté des SMS privés, datant de 2009, de Karim Zaz avec les entreprises en question. Un acte illégal selon Me Lahlou : « Cela peut être considéré comme une violation de la vie privée de mon client ».
A la fin de l’audience, le juge chargé de statuer sur l’affaire DTI a déclaré qu’il annoncerait sa décision le 13 avril prochain.
Karim Zaz a été interpellé en mars 2014 avec 11 autres personnes, accusées de complicité avec lui. Les chefs d’inculpation retenus contre eux sont : atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données ; fuite de documents informatiques ; création et exploitation d’un réseau télécom sans autorisation ; détournement des lignes de télécommunication sans autorisation préalable de l’Office des changes ; non-déclaration des contrats signés avec des entreprises étrangères ; transfert illégal de fonds de personnes résidentes au Maroc à d’autres résidents à l’étranger et participation à des transactions en tant que personne morale.
Et le 4 mars, lors de l’audience dédiée aux plaidoiries de la partie civile, les avocats ont demandé près de 600 millions de dirhams de dommages et intérêts : 122 millions de dirhams pour Méditel, 160 millions de dirhams pour Maroc Telecom et 304 millions de dirhams pour Wana. L’État a également demandé une somme de 2 millions de dirhams collectivement à l’ensemble des accusés.
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