Marathon des sables: «C’est la compétition la plus difficile, et de loin»

Le Marathon des Sables débute dans un peu moins d’un mois. Rencontre avec Dalila Ghazali, l’une des trois seules Marocaines qui concourent.

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Crédit : tent86/Flickr.

Le Marathon des Sables, course à pied de 250 kilomètres, rassemble près de 1 000 participants. Telquel.ma s’est entretenu avec Dalila Ghazali, en pleine préparation.

Telquel.ma : C’est votre sixième participation au Marathon des Sables. En quoi cette compétition est spéciale ?

Dalila Ghazali : Très rares sont les personnes qui ne le font qu’une fois. Le Marathon des Sables était mon premier marathon. Pour moi, cela a été un véritable coup de foudre. De toutes les compétitions, c’est celle qui me ressemble le plus. C’est une épreuve que l’on réalise toujours en groupe, une sorte de course du partage. L’entraînement se fait aussi à plusieurs. Je le fais avec sept autres Casablancais.

Comment vous préparez-vous à la course ?  Et êtes-vous une grande sportive?

J’ai fait de la randonnée, du vélo, de la natation, du triathlon mais en simple passionnée. Et je suis coureuse depuis très longtemps. On doit se préparer plusieurs mois à l’avance, c’est un entraînement de longue haleine. On court tous environ 5 heures par semaine. Puis, trois mois avant le départ on augmente progressivement le volume : 6, 7, 8, 9, puis 10 heures maximum.

Il y a aussi un volet entraînement technique n’est-ce pas ?

Oui, la préparation physique est très éprouvante mais il y a aussi la préparation technique puisque la course se déroule en autosuffisance alimentaire pendant une semaine. Tout est donc question de compromis : on doit emporter suffisamment mais pas trop lourd, on doit calculer les calories, trouver la barre la plus adaptée… Chercher la brosse à dent la plus légère, se demander si on prend ou non une brosse, un déodorant… Tout est calculé au gramme près.

Mais en plus de la préparation technique et physique il y a aussi le mental, qui compte pour 70 % de votre course. Peu importe le temps que vous mettez, vous savez que vous allez y arriver, grâce au mental.

Mais alors vous ne prenez rien d’inutile avec vous, même pas un grigri ?

Si bien sûr ! Plusieurs même. J’ai un petit kiki, une sorte de peluche. On a tous customisé notre sac avec une photo de nos enfants ou de notre mari dessus. Moi j’ai de la chance, mon mari est aussi participant.

Est-ce que vous avez des mauvais souvenirs de cette course ?

Les mauvais souvenirs, on les refoule. Le pire, ce sont les intempéries. Je me rappelle de l’édition de 2002, c’était l’horreur avec de fortes tempêtes de sable. Cela dépend des éditions : parfois c’est très beau, on dirait le Club Med. Mais de manière générale, ce sont surtout les pieds qui souffrent, et les mauvais souvenirs, ce sont les ampoules. Tous les ans il y a des accidents, des gens qui se font rapatrier. Le principe c’est de ne pas jouer avec le désert, c’est lui qui commande donc il ne faut pas faire le fanfaron.

Vous posséderez tous une balise pour des raisons de sécurité.

Oui c’est une première cette année. Les éditions précédentes nous avions juste une fusée de détresse. Cette fois-ci, dans le kit de survie, nous avons un signal de détresse balisé que l’on peut lancer en cas d’extrême urgence. Il fait un pointage de notre position régulièrement par satellite, avec une précision de cent mètres.

Cette année vous courez pour une association. Quel est le principe ?

Avec mes deux co-équipières nous courrons pour Sourire de Reda, qui lutte contre le suicide et la souffrance des ados. C’est une manière de médiatiser l’association et de collecter de l’argent. Symboliquement, nous allons vendre nos kilomètres.

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