La BAD fait le check-up de l’économie marocaine

L’organisation panafricaine pointe du doigt le manque d'impact des investissements, l’accès inégal à l’éducation ainsi que la faiblesse des systèmes de justice et d’imposition.  

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Le president de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka. Crédit: Rachid Tniouni
Le president de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka. Crédit: Rachid Tniouni

La Banque africaine de développement a présenté son rapport relatif aux «  contraintes à une croissance large et inclusive au Maroc » mercredi 25 février à Rabat. Un rapport qui a été demandé par le gouvernement marocain en vue d’évaluer de diagnostiquer les contraintes empêchant l’économie nationale d’assurer une croissance « large et inclusive »  au royaume et dont les conclusions ont aussi pour but de préparer la mise en place du deuxième programme de coopération avec le Millenium Challenge Corporation (MCC).

On notera que ce rapport ne se base pas sur les « dynamiques récentes de l’économie et des réformes structurelles » mais se «fonde sur l’analyse des données historiques du pays » datant de 20 ans ou plus. Des données qui ont été comparées à celles de plusieurs groupe de pays.

Beaucoup d’investissements pour pas grand chose ?

Les principales conclusions du document de la BAD concernent l’investissement.  Ainsi le rapport de la BAD nous apprend que malgré un taux d’investissement faisant partie des plus élevés au monde (31,7% du PIB en 2012), le taux de croissance « reste inférieur à celui attendu et reste soutenu par les consommations privé et publique [sic]». La raison de ce décalage ? Selon le rapport, «les investissements qui devraient accélérer la croissance sont concentrés dans des branches qui créent peu de valeur ajoutée en raison du fort contenu en importations technologiques». Et ces secteurs seraient, en autres, l’automobile, l’aéronautique et l’électronique. Des filières qui montent régulièrement sur le podiums des exportations marocaines.

LA BAD va plus loin en expliquant que ce sont finalement les secteurs traditionnels comme le textile et l’agriculture qui offrent les meilleurs rendements aux investisseurs: 191% et 130%.

Autre point négatif,  l’investissement n’est pas capable d’accélérer la transformation structurelle de l’économie marocaine qui reste « lente » et dont l’industrialisation « reste faible ». La BAD rapporte également que le secteur privé « est faiblement dynamique » et se distingue par le manque de PME, la composante du secteur qui présente « la plus grande innovation dans d’autres pays ».

Accès inégal à l’éducation

La faiblesse du système d’enseignement et de formation est également pointée du doigt par le rapport qui estime qu’il « constitue le maillon faible dans le développement de son (du royaume, ndlr) capital humain ». Selon l’organisation panafricaine, la durée de scolarisation des élèves et les faibles taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire et supérieur constituent les principales faiblesses de l’enseignement. Le Maroc est d’ailleurs dépassé par des pays ayant le même revenu dans ce domaine.

Ces faiblesses handicapent l’économie marocaine dont les écoles produisent « une main d’œuvre maitrisant mal les compétences générales et spécifiques »  ce qui impacte de manière négative «le développement des secteurs qui dépendent de main d’œuvre qualifiée ».

Un système judiciaire lent

Le système judicaire marocain constitue une autre entrave au développement de l’économie marocaine.  En effet, selon la BAD, celui-ci « souffre d’une certaine lourdeur » qui ralentit la mise en œuvre de procédures et d’exécution de décisions ce qui pousse les entreprises marocaines et étrangères à éviter le système judiciaire.

L’organisation panafricaine critique également les difficultés d’accès au foncier,  « une contrainte majeure au développement de l’investissement privé au Maroc ». Une contrainte qui s’explique par la diminution de la réserve foncière de l’Etat qui a contribué a la réduction de « l’offre de terrains utilisables pour l’investissement ».

La BAD signale enfin que le système fiscal, malgré une imposition plus faible que d’autres pays de la région, ne permet pas une allocation « efficiente des investissements ».  Et ceci parce que les entrepreneurs nationaux considèrent l’imposition comme « un obstacle au développement de leurs activités », estime le rapport,  ainsi qu’en raison de la faible lisibilité des réformes relatives au système fiscal.

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  • la BAD fait le check-up de l’économie Marocaine! Waw la BAD a découvert l’eau chaude! L’économie du bled est idem depuis la nuit des temps et non seulement
    elle est idem à l’économie des autres bled de l’Afrique Toutefois pour être
    sincère au Maroc ce pratique une économie originale = Capitalisme Clientéliste
    avec flagrantes caractéristiques Féodale (vous n’avez pas besoin d’être un génie
    en sciences économiques pour comprendre Ce mécanisme très halal dans le royaume
    chérifien)