La chambre criminelle de la cour d’appel de Marrakech a condamné le 19 février le parlementaire et coordinateur du parti de l’Istiqlal Abdellatif Abdouh à cinq ans de prison ferme et à une amende de 50 000 dirhams pour corruption et dissipation des deniers publics. Un jugement qui a été salué par l’ONG Transparency Maroc qui salue cette décision de justice.
Toutefois, Transparency s’interroge sur la position des pouvoirs publics quant à la récupération des biens détournés dans cette affaire. Elle regrette également que le conseil de la ville de Marrakech ne se soit pas constitué partie civile dans cette affaire de dilapidation du « patrimoine de la ville ».
Marrakech victime mais pas partie civile
« Malgré le fait que nous applaudissons la décision d’emprisonner ce parlementaire, ce qui est une première, il reste beaucoup de choses à faire. La question des malversations nous appartiennent à tous », nous confie Rachid Filali Meknassi, membre du conseil national de Transparency Maroc. Celui-ci estime que « la somme qui a été détournée et qui n’a pas été divulguée par la justice doit revenir à ses propriétaires, c’est-à-dire à la municipalité de Marrakech ».
Les faits remontent à 2001, quand la municipalité de Menara-Guéliz a cédé des terrains municipaux à l’hôtel Essaâdi, pour le prix de 1 026 dirhams/m2, alors que ces derniers valaient au moins 8 000 dirhams. Outre Abdellatif Abdouh, qui en était alors le président du Conseil de la ville, sept autres conseillers municipaux et un entrepreneur ont été également condamnés à des peines de 2 à 5 ans de prison ferme dans le cadre de cette affaire.
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