Et de neuf pour Hit Radio en Afrique subsaharienne. Après la Centrafrique, le Gabon, le Congo, le Sénégal, le Burundi, le Burkina Faso et le Togo, (entre 2012 et 2014), la radio marocaine va couvrir désormais la Côte d’Ivoire et les Comores où elle vient d’obtenir des licences.
Plus de 6,6 millions de dirhams déjà investis
Hit Radio Maroc a investi au moins 350 à 400 millions de francs CFA (soit environ 5,7 millions à 6,6 millions de dirham) depuis le début de sa conquête des pays subsahariens, explique à Telquel.ma Younès Bouhmedi, le président fondateur de Hit Radio Maroc. Ce montant a été investi principalement dans l’achat de matériel et les démarches administratives.
Car obtenir un tel visa dans ces pays relève d’un parcours du combattant, raconte Younès Bouhmedi. « Les démarches pour obtenir les licences prennent du temps. On avait une approche particulière qui est aussi celle qu’on avait adoptée au Maroc, c’est d’éviter la corruption. C’est vrai que les choses seraient allées plus vite mais on ne l’a pas fait » assure-t-il encore.
Le patron de Hit Radio évoque également une autre difficulté rencontrée sur le terrain : la mobilité interrégionale. « Passer d’un pays à l’autre, c’est un enfer. Faire passer la douane au matériel n’est pas simple non plus. Mais c’est classique, on l’a vécu aussi au Maroc à nos débuts».
« On n’avait pas d’ambition démesurée en se disant qu’on allait arriver et rafler la moitié de l’audience»
Dans les sept premiers pays, la diffusion a déjà débuté: les émissions sont seulement musicales pour le moment. Les programmes changent du tout au tout selon les pays. « On a des équipes qui gèrent les programmes pays par pays. On pense qu’entre les jeunes, il y a beaucoup de similitudes mais que chaque pays doit aussi avoir une radio qui lui appartient », indique le responsable.
De même, Hit Radio ne souhaite pas exporter de la main-d’oeuvre marocaine dans ces pays et confie la gestion des nouvelles plateformes à des locaux. « L’objectif c’est de s’appuyer sur les ressources humaines locales. C’est plus facile pour ceux qui connaissent déjà la réalité du pays de gérer la plateforme» explique Younès Bouhmedi.
Sachant que les premières stations de radio émettent déjà depuis deux ans, qu’en est-il de leur taux d’audience? Younès Boumehdi assure qu’il lui est impossible de nous les donner. « C’est difficile d’avoir des résultats là-dessus, mais on est satisfait: on n’avait pas d’ambition démesurée en se disant qu’on allait arriver et rafler la moitié de l’audience!» Et d’ajouter, « Déjà au Maroc on n’arrive pas à le faire (Hit Radio est la 6e radio la plus écoutée, ndlr). L’avantage qu’on a, c’est que dans ces pays on n’a pas -ou peu- de radios musicales et qui s’adressent aux jeunes».
Rentabiliser les investissements dans 5 ans
Du coup, Younès Boumehdi ne compte pas rentabiliser rapidement les investissements. L’entreprise veut prendre son temps et s’assurer que les réseaux sont fiables. «Le modèle économique c’est la publicité, mais on ne l’attaque pas encore. Démarcher des annonceurs, on ne le fait pas beaucoup », relève le responsable de Hit Radio, qui explique qu’il tire son expérience du Maroc. En effet, raconte-t-il, Hit Radio a débuté sa diffusion dans le royaume en juin 2006 mais n’a commencé à démarcher les annonceurs qu’en février 2007, ceci pour s’assurer avant tout du bon fonctionnement du réseau.« Au sud du Sahara c’est encore plus compliqué », reconnaît-il: « On n’est pas pressé d’aller démarcher des annonceurs et ne pas tenir nos promesses ensuite pour des problèmes techniques ».
Cependant le PDG de Hit Radio se veut confiant et optimiste pour l’avenir. Il indique que Hit radio Maroc n’a été rentable qu’au bout de quatre ans et demi. « On a les mêmes ambitions là-bas et on se dit qu’on a le temps », assure-t-il avant d’ajouter: « On se dit qu’on ne va pas essayer de perdre trop d’argent pendant 4 ou 5 ans avant de trouver un modèle économique qui soit intéressant et qui nous permette de continuer à nous développer et à investir dans ces pays ».
Quatre nouvelles licences par an en Afrique
Pour y arriver, Younès Boumehdi compte convaincre des annonceurs internationaux mais prévoit également solliciter des marques marocaines « qui veulent toucher un public dans ces pays». L’entrepreneur voit grand et compte conquérir « toute l’Afrique », ou du moins, essayer. «Nous avons des ambitions sans limites et on a va essayer de conquérir les 54 pays d’Afrique. Ce n’est certes pas réaliste, mais pourquoi pas. Le but pour 2015 c’est d’obtenir des licences dans deux autres pays et ensuite d’avoir un rythme de 4 licences par an».
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