Au lendemain de la présentation du rapport de la Cour des comptes par Driss Jettou, le 22 janvier, qui a critiqué la stratégie Maroc Numeric 2013, le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique a réagi lors d’un exposé présenté le 27 janvier à la commission des Finances du parlement. « La stratégie Maroc Numeric est positive dans son ensemble », a déclaré Moulay Hafid Elalamy, concédant quelques aspects négatifs lors de la mise en œuvre de ce programme.

Pour Moulay Hafid Elalamy, le rapport de la Cour des comptes ne reflète pas l’ensemble des efforts fournis par le ministère. De plus, il a insisté sur le fait que ce dernier « a dépensé moins de 30 millions de dirhams du total du budget alloué à cette stratégie », assurant que le reste des 5 milliards de dirhams « a été distribué à plus de cinq secteurs ministériels, parmi lesquels la Finance, l’Intérieur, l’Enseignement et la Fonction publique ».

En réponse aux questions des parlementaires de la commission des Finances, Moulay Hafid Elalamy a affirmé que « les réalisations de la stratégie entre 2009 et 2013 ne sont pas à négliger malgré tous les dysfonctionnements qu’il va falloir dépasser et rattraper, parmi lesquels la maîtrise des chiffres et des données avec tous les partenaires intervenant dans le cadre de ce programme », mais sans donner de chiffres précis. Le ministre a aussi rappelé les « réalisations d’Ahmed Réda Chami », son prédécesseur à la tête du ministère (2007-2012).

Une nouvelle vision pour rattraper les maladresses

Dans le même cadre, Moulay Hafid Elalamy est revenu sur la nouvelle stratégie annoncée pour 2020, qui devrait « poursuivre la réalisation des objectifs de la stratégie numérique selon des directives techniques et humaines entre 2015 et 2020, incluant plusieurs secteurs dans ses volets ».

La Cour des comptes n’est pas la seule à critiquer le devenir de la stratégie numérique puisque le PJD est revenu sur le sujet lors des questions orales mardi 27 janvier. En réponse, Moulay Hafid Elalamy avait avoué qu’il fallait « rattraper les erreurs ». Le PJD pour sa part a insisté sur la nécessité de « revoir les lignes directives de la stratégie numérique et de remédier aux dysfonctionnements de gestion et de financement qui ont été cités lors de la présentation du rapport de la Cour des comptes ».

Une stratégie qui « n’a pas atteint ses objectifs »

Selon Driss Jettou, qui s’est appuyé sur les résultats du rapport de la Cour des comptes, la stratégie Maroc Numeric 2013, à laquelle était alloué un budget de 5,9 milliards de dirhams (pour la période 2009 – 2013) n’a pas rencontré les résultats escomptés et n’a pas atteint ses objectifs. Concernant le programme eGov, le président de la Cour des comptes note que 36% seulement des 69 projets prévus ont été réalisés.

Quant aux programmes relatifs à la compétitivité des PME, seulement 22% des projets sont arrivés à terme. Enfin, seuls 4 des 15 projets relatifs au développement des technologies de l’information ont été achevés, ce qui ne représente que 27 % des projets prévus (Technopark Casablanca, le Centre marocain de l’innovation, Cluster TI et le fonds Maroc Numeric).

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