Dans un rapport intitulé Investir dans l’internationalisation de l’enseignement supérieur, présenté le 27 janvier, France Stratégie, un organisme public de réflexion et de prospective placé sous l’autorité du Premier ministre français, propose d’instaurer des frais de scolarité beaucoup plus élevés pour les étudiants étrangers inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur de l’Hexagone.
Cette mesure est présentée comme un moyen de financer l’internationalisation de l’enseignement supérieur français. Si les experts tiennent à préciser que cette manne financière ne doit pas conduire à une diminution des dépenses publiques équivalentes, mais doit être utilisée pour investir, le rapport évoque quand même « le défi financier dans un contexte de contraintes budgétaires ».
12 000 euros pour s’inscrire en master
Deux scénarios sont évoqués : l’un propose d’imposer des frais de 2 000 euros (21 600 dirhams, soit 20 % du coût total de la scolarité) pour les niveaux master et doctorat, et laisser les frais de licence très bas. Le rapport note cependant que cette alternative ne suffit pas à financer l’internationalisation de l’enseignement supérieure voulue.
L’autre scénario suggère carrément une augmentation à coût complet, mais sélective. Dans cette hypothèse, les étudiants étrangers paieraient ainsi 6 000 euros au lieu des 183 euros actuels pour leur inscription en licence, 12 000 euros au lieu de 254 euros pour un master et 15 000 euros au lieu de 500 pour une scolarité en école d’ingénieur. Les frais d’inscription pour les doctorants seraient maintenus à 388 euros, une manière d’attirer les étudiants les plus qualifiés, comme c’est le cas en Suède par exemple. Ce second scénario permettrait de collecter 850 millions d’euros par an.
Ce scénario ferait mécaniquement baisser le nombre d’étrangers inscrits les premières années, mais un rééquilibrage se ferait au bout de dix ans, d’après les estimations basées sur les comparaisons avec les expériences ailleurs en Europe.
Plus de 30 000 étudiants marocains en France
Avec 271 000 étudiants, la France est le troisième pays d’accueil des étudiants étrangers, après les États-Unis et le Royaume-Uni. 42 % de ces personnes viennent d’Afrique. Et le Maroc envoie un gros contingent, puisque plus de 32 000 étudiants marocains étaient formés en France en 2012.
Notons enfin que le rapport de France Stratégie suggère par ailleurs d’octroyer plus de bourses, notamment en faveur des étudiants en provenance d’Afrique francophone. Les conditions d’octroi de ces nouvelles bourses ne sont en revanche pas précisées.
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