« Les Objectifs du millénaire ont, en 2012, été atteints par le Maroc » : c’est ce qu’a déclaré le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi, lors du débat organisé à l’occasion de la présentation du cinquième rapport national sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Lors de cette rencontre, organisée le 27 janvier à Rabat, le Haut-commissariat au plan (HCP) a révélé ses conclusions sur le degré de réalisation des Objectifs du millénaire fixés en 2000 par l’ONU pour l’horizon 2015, conclusions réalisées sur la base des statistiques disponibles pour l’année 2012.
La pauvreté presque éradiquée, la scolarisation quasi-généralisée
Premier ODM : la réduction de l’extrême pauvreté. Selon le HCP, « l’extrême pauvreté et la faim sont presque éradiquées au Maroc depuis le début des années 2000 ». Le Haut-commissariat a également indiqué que la pauvreté tend vers l’éradication en zone urbaine mais reste présente dans les milieux ruraux ou moins urbanisés, malgré une « forte baisse ».
En 2000, les 193 pays membres de l’ONU ayant approuvé les ODM se sont également fixés pour objectif de garantir l’enseignement primaire à tous les enfants. En 2012, le taux net de scolarisation des enfants âgés de 6 à 11 ans était de 97 %. Ce qui signifie que cet objectif n’a pas été atteint par le Maroc en 2012, mais le HCP note que l’indice de parité dans les écoles primaires était de 91% durant l’année scolaire 2011-2012.
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Progrès dans le domaine de la santé
Le Haut-commissariat révèle que « la mortalité maternelle et infanto-juvénile a diminué respectivement de près 60% et de 66% en vingt ans ». Et si l’administration chargée de la planification concède que le paludisme et le sida sévissent encore, elle précise néanmoins que ces virus sont « maintenus à des niveaux relativement faibles ». La lutte contre ces deux maladies fait partie du sixième ODM.
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Le HCP note également que l’accès de la population aux services sociaux de base s’est généralisé en milieu urbain et est « en voie de l’être en milieu rural ». Au niveau des accomplissements, le Haut-commissariat note « que le pourcentage des bénéficiaires de l’électrification rurale s’établit à 98% en 2012 contre 9,7% en 1994, et celui de la desserte en eau potable à 93% contre 14% ».
Les jeunes n’ont pas confiance
Sans évoquer le recensement effectué par ses services en 2014, Ahmed Lahlimi s’est penché sur le thème des objectifs à réaliser au-delà de l’année 2015. Une période qui sera marquée, selon le Haut-commissaire, par « un contexte de transition démographique ». Ce contexte constitue « une aubaine démographique » pour reformer le système d’éducation. Selon le HCP, « 31,3% de l’inégalité totale est due à la différence entre les niveaux scolaires des chefs de ménages ».
Dans cette transition démographique, les jeunes occupent une place primordiale selon le Haut-commissaire au plan. Une population particulièrement touchée par le chômage qui affecte 25% des jeunes diplômés de niveau moyen et 60% des diplômés du niveau supérieur. Cette jeunesse est également « défiante » selon le HCP, qui note que seulement 17% des jeunes font confiance à la presse, 9% au parlement, 5% aux partis politiques.
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Assurer une retraite « digne » aux séniors
Autre objectif du HCP, la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes. En effet, la moitié de la population féminine marocaine souffre de l’analphabétisme ce qui se reflète sur le marché de l’emploi où le taux de participation des femmes est de moins de 24%. Un marché de l’emploi où, même diplômées, les femmes souffrent deux fois plus du chômage que les hommes. Dernière illustration de l’inégalité homme femme : le salaire. Selon le HCP, les « femmes salariées ont un salaire moyen inférieur de 26,2% à celui des hommes ».
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Dernier objectif du Haut-commissariat, « assurer une retraite digne » à la population âgée. Le HCP prévoit une augmentation de 14,9% de la proportion de personnes âgées dans la population marocaine entre 2014 (9,6%) et 2050 (24,5%). Ce chiffre, selon le HCP, signifie que les réformes des retraites doivent prendre « compte des effets d’un prolongement éventuel de l’âge de départ à la retraite ». Un « impératif » d’autant plus « catégorique » lorsque l’on sait qu’ « au-delà de 60 ans, les années à vivre sans maladies chroniques diminuent proportionnellement au fur et à mesure qu’on avance dans l’âge ».
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