La production marocaine de sucre augmente, mais pas assez

La production locale de sucre a augmenté de 32 % en un an, mais la demande est telle que le Maroc importe toujours 60 % de ses besoins.

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Crédit : Coralie Ferreira/Flickr.

Les professionnels parlent d’une « nette amélioration des performances de la filière sucrière ». Dans un communiqué, la Fédération interprofessionnelle marocaine du sucre (Fimasucre) fait état des chiffres de la campagne 2013-2014. Et ils sont effectivement plutôt positifs : 478 000 tonnes de sucre blanc extrait des plantes sucrières ont été produites, soit une augmentation de 32 % par rapport à la campagne précédente.

Cette hausse est principalement due à l’augmentation de la production issue de la betterave (+51 % par rapport à 2012-2013). Le pays comptabilise 60 000 hectares de champs de betteraves à sucre et 20 000 de champs de canne à sucre, d’après les chiffres avancés par la Fimasucre. Cette culture se concentre dans le Gharb, Doukkala, Loukkos et Tadla Moulouya.

Les objectifs du contrat programme non réalisés

D’après la fédération, cette hausse s’explique par les investissements réalisés dans la mécanisation, la recherche & développement et la généralisation des semences monogermes. La filière (culture et industrie) bénéficie en effet d’un contrat programme lancé en 2008. Il prévoyait, entre autres, la mise à niveau des sucreries pour 1,6 milliard de dirhams et une modernisation de la raffinerie de Casablanca pour 2 milliards de dirhams.

Mais même si la production augmente, les objectifs fixés par le contrat programme ne sont pas réalisés. Le but de cette politique était surtout d’augmenter la production locale pour devenir moins dépendant des importations, étant donné que le Maroc est l’un des plus gros consommateurs de sucre au monde (plus de 36 kilos par habitant par an). Mais alors que le contrat prévoyait un taux de couverture des besoins nationaux en sucre de plus de 50 % à l’horizon 2013, celui-ci s’établit à 40 % aujourd’hui, toujours d’après les chiffres avancés par la Fimasucre. Notons qu’en 2013, la production ne couvrait que 29% des besoins nationaux.

En avril 2014, les différents acteurs du secteur ont signé des accords et se sont fixés comme objectif une couverture de 62 % d’ici 2020.

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