Il était 13 heures le dimanche 18 janvier lorsqu’un jeune homme originaire de Beni Mellal a été arrêté à la gare de Fès. La raison de son arrestation ? Sa religion, à en croire la série de questions auxquelles il a dû répondre.
D’après ce que nous raconte Mustapha Jebbour, président de la section de Fès de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), deux policiers ont commencé par lui demander sa pièce d’identité puis à fouiller dans son sac. Lorsqu’ils y ont trouvé la Bible et un autre livre chrétien, ils ont alors amené le jeune homme de 21 ans au commissariat.
Une série de questions intrusives
S’en est suivi un interrogatoire de 11 heures. « Ils lui ont posé des questions sur sa croyance, ses déplacements, l’organisation qui lui paierait ses déplacements, etc. », nous explique Mustapha Jebbour, qui assure que le jeune homme « a été arrêté à cause de ses croyances ».
Pour le militant, il s’agit d’un acte « arbitraire » et « illégal » :
Il n’y a aucun texte qui leur donne le droit de l’arrêter. Cet acte touche à sa liberté de croyance, sa liberté de circulation et sa vie privée.
Le jeune chrétien ne fait pour le moment pas l’objet de poursuite judiciaire.
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La loi marocaine sanctionne le prosélytisme. L’article 220 du Code pénal prévoit six mois à trois ans d’emprisonnement pour toute personne qui, « emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion ». Mais la même peine est aussi applicable à quiconque « par des violences ou des menaces, a contraint ou empêché une ou plusieurs personnes d’exercer un culte ».
La police a pleinne droit de faire son travaille pour la securite de notre pays