En 1965, un reportage français fait le point sur la situation politique au Maroc, alors en état d’exception. Dans la vidéo postée sur le compte YouTube, on voit entre autres Allal El Fassi de l’Istiqlal qui, fait rare, s’exprime en français. Il revient sur la première Constitution en expliquant qu’il s’agit « simplement d’une première constitution qui peut avoir des modifications ». Il justifie le régime parlementaire comme étant « le plus important aspect de la démocratie moderne ».
Mais pour Hassan II, interviewé dans le même reportage, les élus ne sont pas mûrs pour de telles institutions, malheureusement. A la question du journaliste de savoir si le Maroc est mûr pour le régime parlementaire, le souverain répond : « Ce sont les parlementaires qui ne sont pas mûrs pour un régime constitutionnel mais le Maroc est mûr pour un régime parlementaire car le peuple est sain ».
D’après Hassan II, les Marocains attendent beaucoup de leurs élus
Si le roi est interrogé, c’est pour justifier l’état d’exception décrété. Pour lui, l’absence de majorité et « la manière dont se passaient les débats » ont fait craindre un « parlementarisme […] qui c’était perdu dans les méandres des politiques et non pas de la politique ».
En 1965, le Maroc est mûr pour un tel régime et Hassan II explique d’ailleurs que les Marocains attendent beaucoup de leurs élus : de revoir la fiscalité, de bloquer certains prix et de résoudre le problème de l’éducation notamment. Un sujet toujours tristement d’actualité.
A la question de savoir combien de temps durera l’état d’exception, le souverain répond : « C’est affaire d’opportunités ». Il ne prendra fin que cinq ans plus tard.
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