Un service téléphonique pour conseiller et informer les familles face à la radicalisation de l’un de leurs proches, voilà ce que propose l’Association des Marocains des Pays-Bas. Baptisé Hulp Radicalisering, le dispositif comporte également un site et un compte Twitter créés lundi 5 janvier et régulièrement alimentés.
Le but de l’association est de créer un climat de confiance avec l’entourage. Le service d’assistance peut ensuite guider les parents vers le département gouvernemental adapté si besoin. Si la hotline est principalement destinée aux Marocains, elle cible plus généralement toutes les personnes concernées par la radicalisation.
Un gouvernement impuissant
Le dispositif, construit sans l’aide de subventions gouvernementales, a été lancé pour lutter contre un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur : la communication bien rodée des mouvements islamistes sur Internet piège de plus en plus de jeunes, et face à leur radicalisation, leurs familles sont souvent impuissantes. Le manque d’information et la sensation de honte peuvent isoler ces dernières, qui perdent confiance dans le gouvernement néerlandais, explique Farid Azakran, le porte-parole de l’association, au site d’informations néerlandais Nu.nl. Selon lui, ces familles ont besoin d’être écoutées et conseillées, ce que les autorités ne font pas suffisamment, se contentant de confisquer le passeport de leur enfant en cas de suspicion de radicalisation.
L’initiative a été initialisée en octobre dernier avec une opération de recrutement à travers le pays. Pour l’instant, une dizaine de villes sont concernées : La Haye, Arnhem, Delft, Amersfoort, Zoetermeer, Zeist, Amsterdam, Rotterdam, Utrecht et Gouda. Selon le site néerlandais d’information Nl.times (en anglais) Chakib Lamnadi, à la tête de ce projet, a déclaré vouloir étendre le service à deux autres villes (Huizen et Tilburg) courant 2015. Il a par ailleurs indiqué la possible création d’une ligne d’écoute gouvernementale vers avril 2015.
Plusieurs hotlines comparables ont été lancées par les autorités de plusieurs pays européens depuis 2013, notamment en Autriche, en Allemagne, et en France.
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