Le ministre des Transports Aziz Rabbah, celui de la Jeunesse et des sports Mohamed Ouzzine et la ministre déléguée chargée de l’Environnement Hakima El Haité ont porté plainte pour diffamation contre le directeur de la publication de Al Akhbar Rachid Niny. L’intéressé a reçu le courrier l’informant de la démarche il y a une semaine et la première audience a eu lieu le 29 décembre mais le procès est reporté au mois de février.
Aziz Rabbah critique le bien fondé d’un article de Al Akhbar publié en octobre accusant l’entreprise turque Nurol mandatée par la Société nationale des autoroutes du Maroc d’avoir utilisé des matériaux non conformes dans la construction des deuxième et troisième tranches de l’autoroute Al Jadida-Safi. Le directeur de la société avait réfuté l’information en expliquant au quotidien Aujourd’hui le Maroc que « le système de contrôle de qualité déployé par la Société nationale des autoroutes du Maroc sur tous ses chantiers ne permet en aucun cas que de tels dérapages se produisent ».
Les ministères de l’Environnement et de la Jeunesse et des Sports avaient été pointés du doigt il y a quelques semaines dans un article du même journal. Al Akhbar révélait des transactions et des avantages accordés par ces ministères à des membres du Mouvement populaire, dont font partie les deux ministres.
« On emploie la diffamation comme un instrument pour effrayer les journalistes »
Trois plaintes qui ne font pas trembler Rachid Niny. « On maintient tout ce qu’on a écrit », nous confie-t-il. S’il ne « cite pas ses sources », il présentera des « preuves » au tribunal, des documents déjà publiés dans les articles en cause. Aussi, il nous explique qu’au sujet de l’autoroute, le journal compte sur le témoignage de sources apparaissant dans un reportage réalisé par 2M sur le même sujet.
Le journaliste nous explique qu’il est particulièrement choqué que des ministres portent plainte. « On va défendre notre droit et ne pas céder au chantage du gouvernement », nous assure-t-il en nous racontant que selon lui, « on emploie la diffamation comme un instrument pour effrayer les journalistes et les freiner ». « On fait notre travail puisqu’on observe ce que font les fonctionnaires publics », argumente-t-il en parlant d’un « acharnement » contre lui et le journal.
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