Les poursuites judiciaires du Maroc à l’encontre du journaliste espagnol Ignacio Cembrero et de son ancien directeur au journal El Pais ont repris lundi 15 décembre avec les audiences des deux mis en cause devant le juge d’instruction au siège de l’Audience nationale, haute juridiction espagnole, à Madrid.
Le juge d’instruction a donc interrogé (séparément, pour mettre plus facilement à jour d’éventuelles incohérences) Javier Moreno, directeur d’El Pais au moment des faits, et Ignacio Cembrero, tous deux étant représentés par leur avocat, Maître Viada.
Maître Ziane, avocat du Maroc, après avoir assisté à ces audiences, a considéré « qu’il n’y avait rien à rajouter », puisque, selon lui, Ignacio Cembrero a reconnu la nature terroriste du contenu qu’il a publié. « Il estime que diffuser des vidéos d’Al Andalus [site assimilé à Al Qaïda au Maghreb islamique, Aqmi, ndlr] sert à dévaloriser le terrorisme, que les publier permettrait de les démystifier », a-t-il ironisé auprès de Telquel.ma.
Si Ignacio Cembrero ne nie pas en effet la nature terroriste de la vidéo au cœur de ces poursuites judiciaires, il ajoute qu’ « il y en a plein sur les sites de grands médias », n’y voyant « aucun problème, tant que l’information est correctement contextualisée », considérant que les « reproduire permet d’informer le lecteur », a-t-il expliqué à Telquel.ma. Des propos qu’il confirme avoir tenu devant le juge d’instruction, de même que l’avis selon lequel « dans certains cas, ces publications contribuent au rejet du terrorisme, comme par exemple lors de la décapitation du journaliste américain James Foley par Daech [le 19 août dernier, ndlr] ».
Le juge d’instruction « doit se prononcer d’ici quelques jours », a précisé Ignacio Cembrero, une perspective qu’attend également avec impatience Maître Ziane, qui « espère que le juge va classer l’instruction et transférer le dossier pour jugement ».
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