La justice espagnole demande des informations à son homologue marocaine pour élucider les circonstances de la mort de deux Espagnols, révèle le quotidien espagnol El Mundo. Les deux jeunes de Melilia, âgés de 20 et 24 ans, avaient été abattus à bord de leur embarcation par l’armée marocaine le 27 octobre 2013.

Concrètement, le juge Fernando Andreau a lancé une commission rogatoire d’assistance juridique du Maroc pour connaître l’identité des militaires à bord de la patrouille 116 du cinquième régiment et savoir quelles armes ont été utilisées. Le juge espagnol réclame aussi une copie certifiée du constat et demande à récupérer les objets personnels des deux victimes.

D’après El Mundo, cette demande fait suite à une première commission rogatoire formulée en avril dernier mais qui est restée sans réponse de la part de la justice marocaine. En décembre 2013, le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi avait pourtant annoncé l’ouverture d’une enquête par le tribunal militaire de Rabat en précisant que les résultats seraient communiqués par voie diplomatique.

Une autopsie qui contredit la version officielle

Si la justice espagnole demande plus d’informations, c’est que la version des militaires marocains diverge d’avec les résultats de l’autopsie réalisée par les autorités de Melilia. D’après la version officielle, la patrouille marocaine aurait demandé à une embarcation qui naviguait vite de s’arrêter. Les deux personnes à bord n’ont pas coopéré, alors qu’il n’y avait pas de drogue à bord. Après avoir tiré cinq fois en l’air, la marine marocaine a finalement abattu les deux Espagnols. Dans son constat, la gendarmerie marocaine assure que ce sont ces derniers tirs qui ont immédiatement causé la mort des victimes.

De l’autre côté, le rapport d’autopsie émet des toutes. Il signale ainsi que les deux jeunes ont reçu des coups (au front pour l’un et au thorax pour l’autre) et que les balles ont été tirées à bout portant.