« Pour d’infatigables actes de courage et de compassion, pour donner le temps au monde de renforcer ses défenses, pour avoir pris des risques, avoir persisté, avoir fait des sacrifices et sauvé (des vies) les combattants d’Ebola sont la personnalité de l’année 2014 de Time », a commenté mercredi 10 décembre la rédactrice en chef Nancy Gibbs sur le site internet du magazine, pour expliquer ce choix. En 2013, Time avait désigné le pape François.
Le magazine a distingué « les combattants d’Ebola » dans leur ensemble, tout en mentionnant spécifiquement « les forces spéciales de l’organisation Médecins sans frontières, les travailleurs humanitaires de l’association caritative chrétienne Samaritan’s purse et beaucoup d’autres dans le monde qui ont combattu aux côtés des médecins et infirmiers locaux, des ambulanciers et des services funéraires ».
Selon Nancy Gibbs, les gouvernements n’étaient pas équipés pour répondre à cette crise. « Ebola est une guerre, et un avertissement. Le système mondial de santé est loin d’être assez solide pour nous protéger d’une maladie infectieuse ». Le nombre de morts dus à la fièvre hémorragique dans les trois pays les plus touchés d’Afrique de l’Ouest (Liberia, Sierra Leone et Guinée) s’élève à 6 331, sur un total de 17 800 cas, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé arrêté au 6 décembre.
Le personnel de santé, en première ligne dans la lutte contre le virus, paie un tribut particulièrement lourd avec 340 morts sur 592 contaminations. L’épidémie « a frappé les docteurs et les infirmiers à un niveau sans précédent, décimant une infrastructure de santé publique qui était déjà fragile », a relevé Nancy Gibbs. « Quiconque souhaite s’occuper des victimes d’Ebola court le risque d’en devenir une ». « Le reste du monde peut dormir la nuit parce qu’un groupe d’hommes et de femmes sont désireux de se mobiliser et de combattre », a-t-elle poursuivi.
Le magazine américain désigne une personnalité de l’année depuis 1927. En 2012, c’est le président tout juste réélu Barack Obama qui avait été choisi. Le magazine désigne en deuxième place les manifestants de Ferguson, dans le Missouri (centre des États-Unis), qui protestent depuis début août contre la mort d’un jeune Noir par un policier blanc, une affaire qui a ravivé la question raciale dans tout le pays. « Leur refus qu’une vie soit oubliée » a fait que des coups de feu dans une petite ville ont eu une résonance nationale, écrit Time.
En troisième position, Time désigne le président de la Russie Vladimir Poutine, « l’impérialiste », qui s’est donné pour mission, selon le magazine, de restaurer l’empire russe.
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