CAN 2015: l'Algérie en mauvaise posture après le tirage au sort

La Côte d'Ivoire et l'Algérie, favoris de la CAN 2015  n'ont pas été épargnés par le tirage au sort, mercredi 3 décembre à Malabo.

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Le président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang. Crédit: AFP

Qui va succéder au Nigeria, vainqueur de la dernière Coupe d’Afrique des nations, organisée en 2013 en Afrique du Sud ? Difficile de faire des pronostics. Le coup d’envoi, mercredi 3 décembre, de la grand-messe du football africain, délocalisée il y a à peine deux semaines en Guinée équatoriale après le retrait du Maroc par crainte du virus Ebola, n’a clairement pas souri aux grosses cylindrées, à commencer par les Éléphants et les Fennecs.

Les Ivoiriens auront fort à faire dans le groupe D avec le Cameroun, toutefois orphelin de Samuel Eto’o, le Mali et la Guinée. Même si les Lions indomptables n’ont pas pris part aux deux dernières éditions, ils restent des références sur le continent avec 4 victoires, tout comme les Maliens, 3e en 2012 et 2013. Leur sélectionneur Hervé Renard les sait attendus :

On se doit de finir dans les deux premiers. Il faudra batailler ferme et ce sera difficile. Il y a eu des équipes beaucoup plus performantes que nous lors des qualifications mais il y aura toujours une attente importante autour de la Côte d’Ivoire. On ne peut pas se cacher et il ne faut pas se cacher. Il faut assumer ce rang.

Sans Didier Drogba et une bonne partie de la « génération dorée« , qui a elle aussi pris sa retraite internationale, la Côte d’Ivoire a bien changé mais peut compter sur le génial Yaya Touré et le feu follet romain Gervinho en attaque pour croire enfin à un deuxième titre après celui de 1992.

L’Algérie dans un « groupe de la mort »

L’Algérie elle aussi maudit probablement ce tirage. Les Fennecs de Christian Gourcuff, qui espèrent revenir sur le devant de la scène continentale après leur beau parcours en Coupe du monde (8e de finale), ont hérité d’un groupe C extrêmement ouvert. Ils rencontreront les Ghanéens, présents au Mondial 2014, l’Afrique du Sud et les Sénégalais d’Alain Giresse, qui n’ont toutefois jamais franchi le 1er tour depuis 2006.FBL-AFR-2015-CAN-EGUINEA-DRAW

« Il y a des adversaires redoutables », a réagi le capitaine Yazid Mansouri. « Mais on a des arguments à faire valoir. On a un nouveau statut, il faut l’assumer. On sort d’un gros Mondial et d’une belle campagne de qualification. On est dans une belle dynamique, à nous de continuer. »  Et d’ajouter : « Il faut qu’on se focalise sur nous. Le Sénégal a aussi fait une belle campagne et l’Afrique du Sud n’est pas à négliger. Le Ghana est un gros gros morceau. A nous de mettre les ingrédients pour faire le nécessaire. »

Le sort a également réservé une surprise au pays-hôte. Tête de série bien que disqualifiée en phase éliminatoire pour avoir aligné un joueur non-éligible, la Guinée équatoriale retrouve dans le groupe A le Gabon, avec qui elle avait organisé la CAN 2012. Sa tâche risque cependant d’être très ardue. Le Congo, son adversaire du match d’ouverture à Bata, peut s’appuyer sur la science de Claude Le Roy, qui fêtera sa 8e participation à la Coupe d’Afrique en tant que sélectionneur, et le Burkina Faso est vice-champion du continent.

La Zambie, vainqueur en 2012, ne se plaindra pas. Seule la Tunisie semble en mesure de l’inquiéter dans le groupe B, le Cap Vert et la République démocratique du Congo étant clairement plus abordables.

Le Maroc et Ebola pas oubliés

C’était prévisible, Ebola et le Maroc n’ont pas été absents des discours officiels durant la cérémonie. Le président de la Confédération africaine Issa Hayatou a exprimé la « gratitude de la CAF » envers la Guinée équatoriale, saluant la « décision courageuse et salutaire » du pays qui a accepté de voler au secours de l’instance continentale pour sauver sa compétition-reine, sa principale source de revenus.

Le président du pays-hôte, Teodoro Obiang, qui règne d’une main de fer sur le 3e producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne depuis 35 ans, s’est présenté quant à lui comme le sauveur de l' »honneur et de la dignité » de son continent, indiquant « avoir assumé ses responsabilités » et affirmant avoir pris « toutes les mesures nécessaires » pour que l’épreuve « se déroule sans incidents« . Il lui reste un peu plus d’un mois pour se mettre en ordre de bataille.

Par Keyvan Naraghi/AFP

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