La possible extradition d’un MRE accusé de terrorisme vers le royaume a soulevé les critiques d’une association espagnole. L’ONG Intercultura, située à Melilia, demande que Mohamed Saïd soit jugé en Espagne et s’insurge contre la décision du Conseil des ministres du 24 novembre dernier autorisant la justice espagnole à statuer sur sa possible extradition vers le Maroc.
Intercultura note que Mohamed Saïd, qui vit à Melilia et a été interpellé au mois de septembre lors du démantèlement de plusieurs cellules terroristes présumées à Nador et dans l’enclave espagnole, possède la nationalité espagnole. Dans sa déclaration à l’agence de presse espagnole Europa Press, Yonaida Selam, président de l‘association, « rejette absolument » la décision du gouvernement espagnol car « elle est sans base et sans fondement juridique ». Et d’ajouter que « cette décision sera rejetée par les tribunaux ».
Le Conseil des ministres a autorisé la plus haute cour de justice espagnole à statuer sur l’extradition de l’homme suspecté d’avoir dirigé une cellule de recrutement pour l’EI à Melilia. L’Audience nationale doit déterminer si Mohamed Saïd tombe sous le coup de la Loi sur l’extradition passive qui autorise la déportation de citoyens inculpés à la condition de prouver qu’ils ont acquis la nationalité espagnole dans le but de rendre impossible toute extradition.
Mais pour Yonaida Selam, la décision du gouvernement de Rajoy « montre que les Espagnols musulmans ne sont pas égaux devant la loi et ne jouissent pas des mêmes droits, car dans d’autres circonstances, la demande d’extradition serait impensable ».
Le précédent d’Ali Aarras
Il a aussi fait référence au cas de Ali Aarras, qui résidait lui aussi à Melilia, mais qui détenait la double nationalité belge et marocaine. Extradé au Maroc en 2010, il y a été reconnu coupable de terrorisme en 2011, et affirme avoir été torturé. Le militant espagnol a rappelé que le comité des droits de l’Homme de l’instance internationale a jugé « illégale » son extradition vers le royaume et qu’il a exigé du Maroc l’ouverture d’une enquête sur les accusations de torture.
Enfin, l’association a fait savoir qu’avec les avocats de l’accusé et sa famille, elle ne « resterait pas les bras croisés contre cette décision abjecte ».
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