Amadou Sadio Balde, le président du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM) depuis 2007 s’est vu interdit de vol, lundi 17 novembre, à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, son passeport étant jugé invalide. Il se rendait à Bordeaux où il est invité par le Conseil représentatif des associations noires de France(Cran) pour un séminaire sur le thème Migration et esclavage moderne: quand l’absence des droits porte atteinte à la dignité humaine. Contacté par Telquel.ma, l’intéressé raconte.

Après avoir fait cacheter mon passeport au guichet, un commissaire de police est venu et m’a sorti du rang des passagers dans lequel je me trouvais avec le président du Cran et la Délégation (composée de 8 Marocains) qui se rendait à Bordeaux. Comme explication, le commissaire  m’a avancé que mon passeport n’était pas valide

Sadio Baldé qui est d’origine guinéenne, indique pourtant que son passeport est bien valide et qu’il s’en est servi pour faire une demande de visa à l’ambassade de France. « Ce visa je l’ai obtenu normalement au consulat de France à Rabat et mon passeport ne porte aucun défaut ».

 « Mon militantisme est le seul motif de mon arrestation »

Le militant associatif  a indiqué par ailleurs  avoir directement contacté l’ambassadeur de Guinée au Maroc pour qu’il échange avec le commissaire afin de lui prouver  la validité de son passeport. « L’ambassadeur a tout fait pour échanger avec le commissaire mais ce dernier a opposé un non catégorique ».

Contraint donc de rater son vol, Sadio Baldé explique avoir été  « envoyé ensuite  à la préfecture de police de Casablanca vers 21h 30 où il a été détenu » jusqu’au mercredi 19 novembre. Il a été présenté ensuite devant le procureur. «  Il (le procureur) a reporté mon procès jusqu’au 3 décembre », indique-t-il.

Sadio Balde en est convaincu : « le seul motif de cette arrestation, c’est mon militantisme pour la défense des droits des migrants au Maroc depuis 2007 ». L’intéressé ajoute qu’il était à la tête de la caravane de solidarité organisée pour dénoncer les crimes racistes et qui a été bloquée à l’entrée de la ville de Tanger le samedi 27 septembre dernier.