La défense des droits de l'Homme au Maroc s'organise aussi à l'étranger

Des manifestations sont prévues le 1er novembre à Paris, Bruxelles et Montréal pour défendre les droits de l’Homme et leurs militants au Maroc.

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bâtiment haussmannien avec drapeau marocain
Ambassade du Maroc en France. Crédit : Pymouss/Wikipedia.

Plusieurs associations et personnalités marocaines et étrangères organisent un rassemblement le 1er novembre devant les ambassades du Maroc à Bruxelles et Paris et devant le consulat marocain à Montréal. Il s’agit surtout d’interpeler sur les interdictions de rassemblements des défenseurs des droits de l’Homme. Dans le communiqué, les organisateurs parlent d’une « multiplication des atteintes aux libertés d’association et de réunion et des entraves à l’action des ONG de défense des droits humains ».

Ils évoquent notamment la situation de l’Association marocaine de défense des droits de l’Homme (AMDH) : « Depuis juillet dernier, plus de 20 sit-in de l’AMDH ont été interdits. L’association a également reçu 17 suspensions d’utiliser des salles publiques, préalablement réservées, sans aucun fondement ni justification ». Ouadie Elhankouri, président de l’AMDH à Paris, parle d’interdictions « ciblées et systématiques ». Pour lui, « il y a un retour en arrière, la situation est de pire ne pire. Le droit de manifestation est le minimum dans une démocratie et ce n’est pas le cas au Maroc. En plus, la plupart des manifestations sont interdites sans excuses, on nous dit juste ‘ ça vient d’en haut ‘ »

Les organisateurs parlent aussi de l’interdiction du dépôt légal de l’association de défense de la liberté de la presse Freedom Now. A ce sujet, Ghali Bensouda, président du bureau parisien de Cap Démocratie Maroc (Capdema) qui participe à l’événement nous explique : « L’Etat marocain ne doit pas avoir peur de ses citoyens et d’organisations de défense de droits de l’Homme qui sont, pour certains, inscrits dans la Constitution ».

Une solidarité internationale pour des droits universels

Pour lui, il est important de militer aussi depuis l’étranger : « Un citoyen marocain qu’il soit au Maroc ou à l’étranger a les mêmes droits et devoirs donc nous nous sentons concernés par les mêmes revendications ». Il ajoute que puisque les droits de l’Homme ont par essence un caractère universel, il est normal qu’une solidarité internationale s’organise. Pour Ouadie Elhankouri, il est très important de s’exprimer en France : « Elle reste l’allier principal du pouvoir marocain, estime-t-il, d’où l’idée de se faire entendre ici.» 

Parmi les signataires de l’appel, une quarantaine d’organismes : des sections françaises d’associations marocaines, des associations étrangères comme la Ligue des droits de l’Homme, ou encore des partis politiques étrangers, comme les français Europe Ecologie les Verts ou le Parti de Gauche. Des personnalités publiques soutiennent aussi le mouvement, à l’image de la militante Khadija Ryadi ou de l’écrivain Ahmed Assid.

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